Un manifestant tunisien tué lors de heurts entre salafistes et policiers
Il participait aux affrontements qui ont éclaté dimanche en Tunisie entre la police et des salafistes. Ceux-ci protestent contre l'interdiction du rassemblement annuel de leur organisation, Ansar Al-Charia.
Un manifestant a été tué, dimanche 19 mai, dans les heurts opposant salafistes et policiers dans les rues de la cité Ettadhamen, en banlieue ouest de Tunis (Tunisie). Une responsable de l'hôpital dans lequel le jeune homme est mort l'a confirmé à l'antenne de la radio tunisienne Express-FM. La surveillante générale de l'hôpital a identifié le défunt comme Moez Dahmani, né en 1986. Elle a précisé qu'il était mort des suites d'une blessure par balle.
Une quinzaine de personnes, dont 11 policiers, ont été aussi blessés dans ces heurts, selon le bilan des affrontements établi par le ministère de l'Intérieur de Tunisie.
Armés de bâtons et d'armes blanches
Ces affrontements ont éclaté dimanche en début de journée entre forces de l'ordre et salafistes dans ce quartier de la banlieue de Tunis, où le mouvement jihadiste Ansar Al-Charia a appelé ses militants à se réunir, faute d'avoir pu tenir son congrès à Kairouan. Les militants ont jeté des pierres sur les policiers, qui leur ont répondu par des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation.
Dans la Cité Ettadhamen à Tunis, certains militants salafistes étaient armés de bâtons, d'autres d'armes blanches et brandissaient la bannière noire de leur mouvement. Le quartier est considéré comme l'un des bastions du mouvement salafiste, c'est pourquoi ce dernier l'a choisi, après que les autorités ont bouclé Kairouan pour empêcher la tenue du congrès du mouvement. Ansar Ashriaa est un groupe considéré comme proche d'Al-Qaïda. Dimanche, le Premier ministre tunisien a indiqué que le groupe salafiste Ansar Al-Charia est "impliqué dans le terrorisme".
D'autres heurts à Kairouan
Dans le même temps, des affrontements ont aussi opposé des salafistes et des forces de l'ordre dans cette ville, située à 150 km au sud de Tunis. Les militants, barricadés derrière le mur d'enceinte d'une mosquée du quartier Bab Achouhada du centre-ville, ont jeté des pierres sur la police. Celle-ci a répliqué avec des gaz lacrymogènes. Mais les heurts ont été brefs. Le calme a été rétabli dimanche en fin d'après-midi et le dispositif sécuritaire en centre-ville a été allégé.
Les violences orchestrées par la mouvance salafiste se multiplient depuis la révolution de 2011. Le parti islamiste au pouvoir Ennahda a longtemps été accusé de laxisme pour avoir toléré les groupuscules salafistes jihadistes, avant de durcir sa position.
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