En Afrique, "un éléphant est braconné toutes les 26 minutes"
Céline Sissler-Bienvenu, de l'ONG Fonds international pour la protection des animaux, dénonce le massacre des éléphants africains, qui ont appris à se déplacer la nuit pour échapper au braconnage.
Les éléphants d'Afrique, animaux diurnes, ont appris à se déplacer et à se nourrir la nuit pour échapper au braconnage, selon une étude de l'Université de Twente au Pays-Bas et de l'organisation Save The Elephants. Pour Céline Sissler-Bienvenu, la directrice de France et Afrique Francophone de l'ONG IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), cette adaptation soulève une nouvelle fois la question de la traque du pachyderme en Afrique qui ne ralentit "pas forcément".
franceinfo : Cette découverte sur le déplacement des éléphants la nuit est-elle surprenante ?
Céline Sissler-Bienvenu : Oui et non. Cela souligne surtout l'impact de la consommation d'ivoire sur les populations d'éléphants. Avec ce comportement [vivre la nuit], ils réduisent le risque d'être confronté à la pression du braconnage. On voit qu'ils ont une capacité d'adaptation. C'est plutôt positif pour eux, mais est-ce que cela ne va pas renforcer leur vulnérabilité ?
Est-ce que ce changement de mode vie peut avoir une incidence sur les éléphants ?
Oui, on se pose la question de la vulnérabilité pour les éléphanteaux. Leur activité qui deviendrait nocturne les exposerait sans doute beaucoup plus aux prédateurs, notamment aux lions qui chassent la nuit. On se pose aussi la question de leur capacité à se rencontrer, à se reproduire et à s'alimenter à ce moment là.
Le braconnage reste un fléau aujourd'hui ?
Il faut savoir qu'un éléphant est braconné toutes les 26 minutes. Le braconnage reste un fléau pour toutes les populations d'éléphants d'Afrique. Le Kenya a été fortement touché ces dernières années. Maintenant, il y a des mesures mises en place pour lutter contre le braconnage. On n'observe pas forcément de ralentissement, néanmoins il y a quand même du mieux.
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