Cet article date de plus de neuf ans.

La photo d'un ours polaire affamé suscite questions et indignation

Selon la photographe Kerstin Langenberger, la fonte de la banquise est en cause. Le cliché a été pris dans l'archipel du Svalbard (Norvège), dans l'océan arctique, au-delà du cercle polaire.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une route dans une vallée de glace, dans l'archipel de Svalbard (Norvège), où vivent des ours polaires. (STEPHEN STUDD / ROBERT HARDING PREMIUM)

"Pour les touristes et les photographes de la vie sauvage, Svalbard (Norvège) est un endroit incontournable pour observer des ours polaires." Mais la réalité est tout autre, selon Kerstin Langenberger. Fin août, cette photographe a partagé la photo d'un spécimen famélique, accompagné d'un texte accusateur. "J'ai vu des ours en bonne santé, mais j'ai aussi aperçu des ours morts ou en train de mourir, qui marchent sur les glaciers, à la recherche de nourriture." Cette image a refait surface, mi-septembre, suscitant l'indignation des internautes.

  (KERSTIN LANGENBERGER / FACEBOOK)

Les ours polaires les plus maigres sont souvent les femelles, poursuit Kerstin Langenberger, et le réchauffement climatique est en cause. "Avec le retrait de la banquise un peu plus au nord chaque année, elles ont tendance à être coincées sur un terrain où il y a peu de nourriture."

Des ours faméliques déjà observés à Svalbard

Pourtant, les experts assurent que la population d'ours polaires se maintient dans l'archipel de Svalbard, un territoire norvégien situé au-delà de l'océan arctique. "Mais comment peut-il en être ainsi, alors qu'il y a de moins en moins de femelles et d'oursons ?" écrit la photographe. "Je n'ai pas de données scientifiques pour corroborer mes observations, mais j'ai des yeux pour voir, et un cerveau pour dresser des conclusions." Invité à commenter la photo par le site Mashable (en anglais), le chercheur Ian Stirling préfère rester prudent. Selon lui, il est en effet impossible de lier l'état famélique de l'animal à la fonte de la banquise. "Il est peut-être vieux, tout simplement, avec des difficultés pour chasser", explique-t-il, avant d'ajouter que l'ours semble d'ailleurs être blessé à une patte.

Malgré tout, ce n'est pas la première fois que des photographes alertent la communauté scientifique sur la présence d'ours affamés à Svalbard. En 2014, Paul Nicklen avait déjà photographié l'image d'un cadavre extrêmement maigre. Ce photographe américain a récemment partagé son cliché, en précisant qu'il avait découvert deux ours morts sur un site dépourvu de glace, où il était impossible de trouver des phoques. "Tomber sur un ours polaire mort est aujourd'hui plus fréquent", selon lui.

 

Last summer I traveled with a group of friends to Svalbard, Norway in search of polar bears. We went to my favorite spot where I have always been able to find bears roaming around on sea ice throughout the summer. On this occasion, however, we didn't find any sea ice and we never found any bears alive. We did find two dead bears in this location and other groups found more dead bears. These bears were so skinny, they appeared to have died of starvation, as in the absence of sea ice, they were not able to hunt seals. In all of my years of growing up in the Arctic and later, working as a biologist, I had never found a dead polar bear. It is now becoming much more common. Through @sea_legacy and @natgeo we will continue to shine a light on our changing planet to convince the unconvinced. Please follow me on @paulnicklen to learn more about the effects of climate change. #polarbear #nature #wildlife #arctic #seaice @thephotosociety

A photo posted by Paul Nicklen (@paulnicklen) on Sep 6, 2015 at 12:35pm PDT


Là encore, ce cliché n'est pas suffisant pour établir un lien avec la fonte des glaces, selon Ian Stirling, même si l'animal "est sans doute mort de faim". En l'état, il faudrait pouvoir déterminer si l'ours était malade, à l'aide de tests biologiques.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.