Pour se reproduire, les couples mal assortis finissent par se ressembler
Une équipe de chercheurs du CNRS a mené des expériences sur des poissons tropicaux.
Qui s'assemble finit par se ressembler. C'est en substance le résultat d'une étude publiée dans la revue Science Advances(Nouvelle fenêtre) (en anglais), vendredi 4 mars. Une équipe de chercheurs du laboratoire Biogéosciences(Nouvelle fenêtre), du CNRS-Université de Bourgogne-Franche-Comté, a étudié les comportements de couple d'une espèce de poissons monogames, les cichlidés zébrés.
Les chercheurs ont trié les poissons selon leur caractère : curieux, agressif, timide, détaille Le Figaro(Nouvelle fenêtre) (article payant). Ils ont constitué ensuite 28 couples. La moitié de ces couples se ressemblaient, les quatorze autres couples étaient dissemblables.
Un ajustement temporaire ?
"Comme attendu, nous avons observé que les couples similaires avaient un meilleur succès reproducteur que les couples dissimilaires. Mais, de manière plus inattendue, certains couples dont les partenaires étaient initialement très différents étaient devenus similaires. Plus les partenaires avaient convergé, meilleur était leur succès reproducteur", explique Chloé Laubu, doctorante en comportement animal. C'est essentiel pour protéger le nid des prédateurs et s'occuper convenablement des petits, insistent les chercheurs.
Les scientifiques estiment donc que pour se reproduire, il ne faut pas perdre son temps à trouver le partenaire qui nous ressemble. "La recherche du partenaire idéal peut se révéler extrêmement coûteuse, notamment en termes de temps et d'occasions manquées, et il pourrait être plus efficace pour un individu de s’apparier avec un partenaire disponible mais pas forcément idéal", note l'étude.
Néanmoins, ce changement de comportement pour s'accorder est-il transitoire ou permanent ? "Cette adaptation des comportements pourrait être liée à des processus hormonaux, qui varient en fonction des cycles de reproduction", explique au Temps(Nouvelle fenêtre) Philippe Christe, professeur d'écologie comportementale à l'université de Lausanne (Suisse). L'équipe de recherche du CNRS devrait maintenant vérifier ce point.
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