Après l'assassinat des militantes kurdes, des milliers de personnes manifestent à Paris

"Nous réclamons la justice !" Des mililers de manifestants se sont rassemblés, samedi 12 janvier à Paris, pour dénoncer le récent triple meurtre de militantes kurdes. Ces trois activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été retrouvées jeudi 10 janvier au matin, dans les locaux du centre d'information du Kurdistan à Paris, tuées chacune d'une balle dans la tête. Parmi elles se trouvait Sakine Cansiz, confondatrice de ce mouvement qui milite pour l'autonomie du Kurdistan en Turquie.

La manifestation a débuté samedi à la mi-journée près de la gare de l'Est, au croisement du Boulevard Magenta et de la rue du 8-Mai-1945. Elle doit se terminer en fin d'après-midi place du Colonel Fabien (20e arrondissement). Aucune estimation du nombre de manifestants n'était communiquée à 14h45, mais les organisateurs s'attendaient à une forte mobilisation. 

Plusieurs associations kurdes ont en effet lancé dès jeudi un appel à tous les kurdes d'Europe à participer à l'évènement. Des cars ont été affrètés d'Allemagne, où vit une importante communauté kurde. Des manifestants venus de Belgique ou de Suisse sont en outre attendus par la Fédération des associations kurdes de France. "Ces assassinats sont tellement terribles que tous ceux qui le pourront voudront être là", a indiqué un des responsables de cette organisation.

La Turquie demande des explications

Cette manifestation intervient alors que la Turquie presse la France de faire la lumière sur ce triple assassinat. Lors d'un passage à la télévision, samedi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi demandé à Paris d'"immédiatement élucider cet incident".

Le chef du gouvernement turc a en outre critiqué François Hollande sur ses relation avec les membres du PKK, considéré par Ankara et d'autre pays comme une organisation terroriste. François Hollande doit "expliquer immédiatement aux Français, aux Turcs et au reste du monde, pourquoi il est en relation avec ces terroristes", a ainsi lancé Erdogan. Jeudi, le président François Hollande avait jugé "horrible" cet assassinat, et ajouté qu'il connaissait l'une de ces trois femmes kurdes, qu'il "rencontrait régulièrement".