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Cambodge : les soieries du Mékong

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Article rédigé par franceinfo
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Les organisateurs ne doutent pas qu'ils atteindront le même objectif.

Dans une économie mondialisée, certaines entreprises font le choix de produits responsables. La société française Les Soieries du Mékong s'est implantée au Cambodge, dans une région où le tissage était une tradition. Et ce travail solidaire produit des bénéfices.

Ils sont là depuis 800 ans. Ces deux cerberes de pierre gardent l'entrée de ce qui fut le plus grand temple du Cambodge, à 130 km au nord d'Angkor. Un site presque abandonné, moins de 1.000 visiteurs par an. Village hors du temps sans électricité, oublié, maudit, ancien fief des Khmers rouges. C'est là que les combats furent les plus violents et les plus longs, jusqu'à la fin des années 90. C'est à cause de cette histoire que Les Soieries du Mékong ont décidé d'y installer leurs ateliers. De jeunes Français veillent à faire de la très haute qualité en étant exemplaire sur le plan social.

Notre but était de réintroduire ici le tissage de la soie pour lutter contre l'exode rural. Beaucoup de familles partent en Thaïlande en pensant qu'elles auront des conditions de vie meilleures. Le but était de réintroduire ce savoir-faire au Cambodge.

Le travail de la soie, produit de luxe bourgeois et décadent, était interdit sous les Khmers rouges. Certains ont maintenu la tradition au péril de leur vie.

Après leur travail dans les rizières et les champs, mes parents tissaient en douce. Ils nous ont appris à faire des foulards et des jupes.

Les 8 étapes pour le foulard de soie sont faites à la main. L'ourdissage consiste à mettre en place 2.500 fils aussi fins que des cheveux de bébés. Il faudra 8 a 12 heures de travail pour faire une écharpe parfaite.

On fournit une matière première avec une fiche technique qui va leur permettre de créer le foulard qu'elles vont nous revendre. Cela permet de les responsabiliser et d'assurer d'un travail de qualité.

La plupart des 70 tisserandes travaillent chez elles. En moyenne, elles gagnent une centaine d'euros par mois, 20 % de plus que les ouvrières du textile. Elles bénéficient d'une formation permanente et d'une assurance santé.

Comparé au travail en rizières, ce métier est peu fatigant. Depuis que je suis tisserande, je contribue à l'économie familiale et il ne nous manque rien.

On commence à voir des maisons en dur, on construit une route, et l'électricité est peut-être pour demain.

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