Centrafrique : les rebelles à nouveau aux portes de la capitale
Rompant le cessez-le-feu, les rebelles de la Séléka ont annoncé vendredi leur volonté d'entrer dans Bangui. Ils reprochent au pouvoir de n'avoir pas respecté l'accord de paix.
C'est la fin du cessez-le-feu signé le 11 janvier en Centrafrique. Les rebelles centrafricains de la Séléka (qui rassemble des opposants au président centrafricain, François Bozizé) ont lancé une offensive vendredi 22 mars vers Bangui, la capitale du pays.
C'est la première attaque de la Séléka depuis son annonce de reprise des hostilités, mercredi. Le mouvement rebelle dénonce le non-respect des accords de paix de Libreville, qui avaient permis de mettre fin à une première crise en janvier 2013.
Désaccord sur les accords de paix
Parmi les points d'achoppement figurent la libération de prisonniers politiques, la présence des troupes sud-africaines et ougandaises dans le pays et l'intégration des combattants de la Séléka dans l'armée. Mercredi soir, le président François Bozizé a signé deux décrets portant sur les revendications de la Séléka, et a notamment fait libérer "tous les prisonniers politiques et de guerre mentionnés dans les accords de Libreville". Mais le colonel Djouma Narkoyo, importante figure de la rébellion, a jugé insuffisant le geste du président.
Vendredi, les rebelles ont forcé un barrage tenu par les forces africaines de la Fomac (force africaine de maintien de la paix positionnée en Centrafrique depuis 2002) à 75 km au nord de Bangui, et annoncé leur intention d'entrer dans la capitale. "Nous appelons tout le monde, civils et militaires, au calme en attendant l'arrivée de nos troupes à Bangui, afin d'éviter des combats inutiles", a déclaré depuis Paris l'un des porte parole de la Séléka, Eric Massi.
L'ONU inquiète
Le Conseil de sécurité des Nations unies a "exprimé une vive inquiétude suite à des informations faisant état de l'avancée de groupes armés près de la ville de Bangui et de ses conséquences humanitaires". Ses membres "condamnent toutes les tentatives visant à ébranler la stabilité de la république de Centrafrique". Surtout, les 15 pays du Conseil ont souligné que les personnes responsables d'abus, y compris "de violences contre des civils, de torture, d'exécutions sommaires, de violences sexuelles ou contre des femmes, ou de recrutement d'enfants-soldats devaient être tenus responsables".
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