Mort de l'actrice Marie Dubois, la Juliette de "La grande vadrouille"
Interprète du cinéma d'avant-garde des années 1960 et 1970, elle avait mis son talent au service de jeunes réalisateurs. Son plus grand succès reste son interprétation de la jeune résistante Juliette dans "La grande vadrouille".
Elle a incarné le premier rôle féminin d'un des plus grand succès du cinéma français, La grande vadrouille (1966). L'actrice Marie Dubois est morte, mercredi 15 octobre à l'âge de 77 ans, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques) où elle vivait, selon son agent Artmedia. Interprète du cinéma d'avant-garde des années 1960 et 1970, elle avait mis son talent au service de jeunes réalisateurs. Marie Dubois souffrait de la sclérose en plaques depuis de nombreuses années et s'était mobilisée pour sensibiliser le grand public à cette maladie et aider la recherche.
Née Claudine Lucie Pauline Huzé, passée par le Conservatoire, Marie Dubois a été révélée par François Truffaut, qui lui accorda un rôle de serveuse bar dans Tirez sur le pianiste (1959). C'est lui qui lui conseillera de prendre le pseudonyme de Marie Dubois, titre d'un roman de Jacques Audiberti paru en 1952 dont elle aimait l'héroïne. Dès cette époque, elle subit les premières atteintes d'une sclérose en plaques qui la confinera dans un fauteuil roulant à la fin de sa vie.
Actrice chez Truffaut, Oury, Malle, Sautet...
Après ses débuts au théâtre, elle s'était fait remarquer à la télévision, notamment dans Les cinq dernières minutes (1959), puis au cinéma avec Eric Rohmer dans Le signe du lion (1959). L'actrice retrouvera François Truffaut deux ans plus tard dans Jules et Jim. Malgré sa beauté lumineuse, Marie Dubois refuse d'incarner les ingénues. Elle joue des rôles souvent difficiles avec des cinéastes tels que Jean-Luc Godard (Une femme est une femme), René Clair (Les fêtes galantes), Louis Malle (Le voleur), Claude Sautet (Vincent, François, Paul et les autres, Garçon !), Luchino Visconti (L'innocent) ou Alain Corneau (La menace), qui lui vaut le César du meilleur second rôle en 1977.
Mais on la retrouve également dans des comédies comme La grande vadrouille de Gérard Oury (1966). L'année précédente elle était déjà aux côtés de Bourvil et Lino Ventura dans Les grandes gueules de Robert Enrico. Au théâtre, au début de sa carrière, elle se produit dans La contessa ou la volupté d'être, de Maurice Druon, Les vacances de Jessica ou L'engrenage. Elle a également joué pour la télévision dans Jacques le fataliste, Marie Curie, François le Champi, Madame le juge ou Bel-Ami.
En 2001, elle s'engage publiquement dans la lutte contre la sclérose en plaques, en témoignant dans un film réalisé par Alain Corneau. Le 3 novembre 2007, elle perd son mari Serge Rousseau (agent et acteur de cinéma) avec qui elle s'était mariée en 1961, et père de sa fille Dominique. En 2013, elle avait reçu chez elle les insignes de chevalier de la Légion d'Honneur des mains de la ministre de la Culture, AurélieFilippetti. "La mort ne me fait pas peur. La foi m'est naturelle", avait-elle confié en publiant en 2002 une touchante autobiographie dans laquelle elle évoquait sa lutte contre la maladie (Je n'ai jamais menti, j'ai pas tout dit..., chez Plon).
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