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Vidéos La carrière d'Ettore Scola en six films culte

Le cinéaste, disparu mardi à 84 ans, était le dernier grand maître de l'âge d'or du cinéma italien. Le plus politique aussi.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le réalisateur italien Ettore Scola en 2013 sur le tournage de son documentaire consacré au cinéaste Federico Fellini. (PAYPERMOON ITALIA/PALOMAR / ARCHIVES DU 7EME ART / AFP)

Le dernier grand maître de l'âge d'or du cinéma italien s'en est allé. Ettore Scola est mort, mardi 19 janvier, à Rome à 84 ans. Le cinéaste laisse en héritage une abondante filmographie et des chefs-d'œuvre inoubliables. Francetv info revient sur six films incontournables. 

"Nous nous sommes tant aimés"

En 1974, Nous nous sommes tant aimés impose Ettore Scola comme un des grands du cinéma transalpin. Nino Manfredi, Vittorio Gassman et Stefano Satta Flores y jouent trois hommes, amoureux de la même femme, la sublime Stefania Sandrelli. Ils incarnent surtout trois anciens antifascistes, confrontés aux déceptions et aux compromissions de l'Italie du miracle économique.

Dans ce récit doux-amer d'amitié où la politique n'est jamais très loin, on croise aussi Federico Fellini, Marcello Mastroianni et Vittorio De Sica dans leurs propres rôles.

"Affreux, sales et méchants"

Une famille miséreuse s'entasse dans un bidonville de Rome. Le patriarche borgne - génial Nino Manfredi - règne sur ce petit monde sordide avec brutalité. Il n'a qu'une crainte : que ses proches lui volent sa liasse d'un million de lires. Mais il tombe amoureux d'une prostituée obèse et commence à dépenser sans compter. L'épouse, outrée, décide d'organiser l'assassinat de son mari. Avec la complicité de toute la famille.

A sa sortie en 1976, cette comédie burlesque déclenche la polémique, tant tout y est excessif et cru. Scènes de sexe, d'inceste, de prostitution, d'ivresse, d'orgie... Laideur, méchanceté, violence... En dépit des critiques, Ettore Scola remporte le Prix de la mise en scène au festival de Cannes.

"Une journée particulière"

En 1977, Ettore Scola réalise Une journée particulière. Une idylle émouvante et improbable se noue en 1938, le jour de la visite d'Adolf Hitler à Rome, entre Marcello Mastroianni, intellectuel homosexuel persécuté par le régime de Mussolini, et Sophia Loren, épouse brimée d'un militant fasciste.

Cette histoire d'une extraordinaire sensibilité sur un amour naissant, mais impossible, avec en toile de fond le fascisme triomphant, apporte à Ettore Scola une notoriété mondiale. Et une pluie de récompenses, dont un César du meilleur film étranger.

"La Terrasse"

Dans La Terrasse, sorti en 1980, des amis de longue date - Ugo Tognazzi, Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, entre autres - se retrouvent pour l'un de leurs traditionnels buffets sur la terrasse de la résidence romaine de l'un d'entre eux.

Dans cet espace clos - "cela me permet d'être au plus près de mes personnages et de ce qu'ils pensent", expliquait Ettore Scola - la caméra se promène d'une conversation à l'autre, d'une vie à une autre. Avec, à chaque fois, le même constat : chez ces intellectuels de gauche, autrefois jeunes et idéalistes, l'âge n'a apporté que déceptions et désillusions. La Terrasse est salué par le prix du scénario et celui des dialogues à Cannes.

"La nuit de Varennes"

Ettore Scola était un homme de gauche convaincu. Proche du Parti communiste italien, et plus récemment du Parti démocrate, il avait même été un temps ministre de la Culture d'un cabinet fantôme formé en 1989 par les dirigeants communistes italiens. Rien d'étonnant donc à la voir s'intéresser à l'histoire révolutionnaire. 

En 1982, il s'aventure dans la fresque historique pour explorer la Révolution française dans La nuit de Varennes. Avec brio.

"Le Bal"

Le Bal est le triomphe public et critique d'Ettore Scola. Près d'un million de spectateurs en France en 1983. Le cinéaste y adapte le spectacle du metteur en scène français Jean-Claude Penchenat. Il retrace cinquante ans de danse de salon en France depuis les années 1930, le Front populaire, la seconde guerre mondiale, l'ère du jazz, puis du rock, Mai 68, le disco...  Les danses s'enchaînent. Les couples silencieux se font et se défont.

Le Bal vaut à Scola une nomination aux Oscars, l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale, et les César du meilleur film, du meilleur réalisateur - et de la meilleure musique pour Vladimir Cosma.

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