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La technique du groupe de rock Iron Maiden pour gagner de l'argent grâce au piratage

Le groupe de heavy metal propose des concerts dans les villes où ses albums sont les plus téléchargés illégalement. Une stratégie payante.

Article rédigé par Tatiana Lissitzky
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dave Murray, Steve Harris et Adrian Smith (de gauche à droite) du groupe Iron Maiden lors d'un concert, le 3 mars 2009 à Alajuela au Costa Rica. (© STRINGER COSTA RICA / REUTERS)

Mise à jour du lundi 30 décembre à 17 h : contrairement à ce que francetv info rapportait dans cet article, Iron Maiden n'a pas utilisé des données issues du téléchargement illégal pour optimiser ses tournées. Le site Cite World, à l'origine de cette fausse information, a depuis publié un correctif et s'est excusé auprès de ses lecteurs.

Le piratage peut aussi rapporter gros aux artistes. C'est en tout cas le pari du groupe de hard rock Iron Maiden, qui organise sa tournée en fonction des villes où ses morceaux sont le plus téléchargés illégalement. Une stratégie lucrative, car ceux qui téléchargent illégalement sont, à en croire certaines études, davantage prêts à payer pour aller voir les artistes en concert ou acheter des produits dérivés.

Le site Cite World rapporte que le groupe s'est appuyé sur les informations fournies par MusicMetric, une application spécialisée dans les données musicales, pour établir des relevés d'achats légaux, mais aussi des partages de fichiers P2P et des discussions relatives au groupe sur les réseaux sociaux. En croisant ces données, les musiciens ont pu organiser leur tournée dans les villes où ils sont les plus populaires.

Mieux cibler son public

Alors que l'industrie du disque cherche toujours la parade au téléchargement illégal, la stratégie innovante du groupe prouve que si les nouvelles technologies facilitent le piratage des œuvres, elles sont aussi un moyen de mieux cibler le public.

Les données de MusicMetric ont ainsi permis à Iron Maiden de confirmer, même après 30 ans, son succès en Europe et aux Etats-Unis. Mais le groupe a aussi pu constater son immense popularité en Amérique du Sud. Le Brésil, le Venezuela, le Mexique, la Colombie et le Chili sont parmi les 10 pays qui tweetent le plus sur le groupe. Et c'est au Brésil que les titres du groupe sont les plus téléchargés illégalement.

Plutôt que de faire appel à des avocats, le groupe a donc choisi de mettre l'accent sur les visites en Amérique du Sud. En septembre, il s'est rendu pour la première fois au Paraguay et a participé à un festival au Brésil. Une stratégie extrêmement lucrative puisque le concert de Sao Paulo, le 20 septembre 2013, a engrangé à lui seul près de 2,58 millions de dollars.

Les pirates dépensent plus

Plusieurs études ont déjà tenté de démontrer que les utilisateurs des réseaux P2P achètent plus que ceux qui ne piratent pas. Ils dépenseraient ainsi, dans l'industrie du disque, en moyenne 30% de plus (en anglais) que les non pirates. Et parmi les achats qu'ils effectuent, on trouve notamment des billets de concert, des tee-shirts et autres produits dérivés.

L'utilisation de nouveaux outils afin de s'adapter au téléchargement illégal pourrait permettre d'atténuer la perte de vitesse des ventes de disques. "Si vous vous engagez auprès des fans, vous aurez une chance de les transformer en clients qui paieront pour vos produits. Les artistes qui mettent leur titre en téléchargement libre ont adopté cette stratégie", assure Gregory Mead, président de MusicMetric, interrogé par Cite World.

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