Le streaming fait baisser la rémunération des artistes
Au moment où le SNEP, le Syndicat national de l'édition phonographique, publie les chiffres du marché du disque pour l'année 2015, l’Adami, une société qui gère les droits des artistes interprètes, publie de son côté des chiffres sur les revenus de ces mêmes artistes et ils sont édifiants. Pour la première fois, elle compare les revenus générés par les passages radio et par l'écoute en streaming.
Retrouvez le bilan 2015 du marché de la musique enregistrée en France en ligne https://t.co/rTecUZbdYv pic.twitter.com/m6if9fTlRM
— snep (@snep) March 8, 2016
100 euros pour un million d'écoutes en streaming
Un artiste gagne 100 euros quand il passe quatorze fois à la radio, quand il vend 100 albums, ou bien quand il est écouté 250 000 fois en streaming payant, et un million de fois en streaming gratuit. Il s’agit évidemment d’une moyenne établie à partir des diffusions de dix radios généralistes et musicales.
Une publication qui tombe à pic
La publication de ces chiffres ne doit rien au hasard. Elle vise à rappeler aux parlementaires la réalité des rémunérations des artistes, alors que la loi sur la création revient en deuxième lecture à l’Assemblée à partir du 21 mars. Une loi qui modifie les règles de quotas de chansons francophones à la radio afin de permettre une meilleure rotation des artistes. Rotation, on le voit, essentielle dans un contexte de baisse globale de la rémunération de la musique enregistrée.
"Le streaming est l'avenir et le moteur de la musique enregistrée"
— Guillaume Leblanc, directeur du SNEP
De son côté, Guillaume Leblanc, directeur du SNEP, a estimé sur France info que le streaming est "l'avenir et le moteur de la musique enregistrée". "C'est un nouveau rapport à la musique, on ne paie plus pour acheter un CD ou pour un titre sur iTunes, on paie pour avoir un abonnement illimité. On écoute 35 millions de titres, et ça, c'est vraiment le nouveau mode de consommation qui s'affirme. 18 milliards de titres ont été écoutés l'année dernière sur les plate-formes de streaming, et puis on a franchi le cap des 100 millions de revenus sur le marché français" , a détaillé le directeur du SNEP.
"Le streaming est en train d'entrer progressivement dans tous les foyers de France"
— Guillaume Leblanc, directeur du SNEP
En revanche la progression du streaming ne "compense pas encore la baisse des ventes de CD" , a-t-il reconnu. Mais il reste optimiste : "Avec une croissance de 71% sur les revenus du streaming, il suffira de quelques mois, quelques années pour retrouver le chemin de la croissance" , d'autant plus que, selon Guillaume Leblanc, *"le streaming est en train progressivement d'entrer dans tous les foyers de France. Cela touche de plus en plus de personnes. Il y a trois millions d'abonnés en France, soit 5% de la population française."
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