Trois choses que vous ignoriez peut-être sur Victor Lanoux, héros de "Louis la Brocante"
L'acteur s'est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 80 ans.
Victor Lanoux, héros de Louis la Brocante, est mort à l'âge de 80 ans, dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mai à Royan (Charente-Maritime). S'il est connu des jeunes générations pour son rôle dans la série de France 3, l'acteur s'est également illustré au grand écran dans une soixantaine de films, et notamment dans le diptyque culte d'Yves Robert – Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis. Mais il existe sûrement des anecdotes que le grand public ignore. Franceinfo en détaille trois.
1Il ne comptait pas spécialement devenir acteur
Dans son livre de souvenirs Deux heures à tuer au bord de la piscine, Victor Lanoux, né Victor Nataf, détaille son parcours. Il raconte notamment s'être engagé chez les parachutistes en pleine guerre d'Algérie, entre ses 19 ans et ses 22 ans, après avoir été ouvrier spécialisé dans les usines Simca.
En 1955, il se retrouve machiniste aux studios de Boulogne. Alors qu'il travaille sur le film Notre-Dame de Paris réalisé par Jean Delannoy, il croise Anthony Quinn. "Il me semblait l'avoir vu au cinéma, mais dans quel film ? Ah ! Ça y est ! C'est Geronimo. Ou Cochise...", raconte-t-il au Parisien, en 2014. Quand l'Indien entra sur le plateau en poussant des grognements quasimodesques, là, je n'eus plus aucun doute. Mais en même temps, j'avais trouvé ma vocation. C'était décidé. Je ferais l'acteur, poursuit-il. Et de conclure : "Surtout que vu la longueur de sa bagnole, à l'Indien, ça devait être pas mal rétribué."
2Il a débuté sur scène avec Pierre Richard
Après avoir arrêté son choix de carrière, il suit une formation de comédien. Il écume alors les cabarets et fait la connaissance, dans les années 1960, de Pierre Richard. Ils sympathisent rapidement et montent un duo comique.
Nous écrivîmes très vite une dizaine de sketchs plus absurdes les uns que les autres.
Victor Lanouxau "Parisien"
Ils jouent ensemble pendant cinq ans et se produisent régulièrement en première partie de Georges Brassens.
Ils parviennent notamment à décrocher une audition à L'Ecluse. Ils y croisent de jeunes talents qui vont faire parler d'eux. "Morts de trac, nous débutâmes entre un beau garçon à la voix envoûtante dénommé Serge Lama, qui chantait des chansons de Brel, et une grande bringue si totalement myope qu'elle avait toujours du mal à repérer son tabouret de piano pourtant à deux mètres d'elle. Elle n'avait qu'un prénom : Barbara."
3Il n'aimait pas (trop) Paris
Victor Lanoux a passé son enfance dans la Creuse. Il la quitte pour rejoindre Paris à l'âge de 11 ans. A cette époque, il ne parle que patois, écrit France 3 Nouvelle Aquitaine. Il retourne s'y installer en 1989, sur les hauteurs de La Chapelle-Taillefert, et s'investit dans la vie locale jusqu'en 1997.
En 1994, lors d'un reportage de France 3 dans la Creuse, Victor Lanoux a explicité son amour pour ce département : "A Paris, quand je tourne, je n'ai qu'une envie, c'est de finir et de revenir tout de suite. Quelque fois, je finis mon film le vendredi à 18 heures. A 18h10, je suis dans ma voiture, et quatre heures plus tard, je suis ici."
Le côté rustique de la Creuse et sa pauvreté avaient de nombreuses vertus, selon Victor Lanoux. "Plus on se rapproche de la pauvreté, plus on se rapproche de la vérité parce que, aussi bien les choses, les paysages, que les êtres ne sont pas pollués par l'argent, par l'intérêt", a-t-il estimé dans ce reportage. Et de conclure sur l'authenticité des relations dans ce département. "Puis, les hommes sont vrais. Les amis, ici, sont pour la plupart des paysans ou des paysans retraités qui parlent vrai. J'aime bien le parler vrai."
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