Survivre à la foudre ne tient pas du miracle

SANTE - En deux jours seulement, la foudre a blessé sept vacanciers en France. Chaque année, une centaine de personnes sont foudroyées dans l'Hexagone. Ouvrir un parapluie, se mettre sous un arbre, regarder la télévision…  Autant de choses à proscrire en cas d'orage si l'on veut y échapper. Mais, contrairement à une idée très répandue, la grande majorité des victimes d'un coup de foudre y survivent. Non sans séquelles.

Car la tension électrique reçue (quelque 300 000 volts au total) dérive en grande partie à la surface du corps, sous forme d'un "arc de contournement". Et dans la plupart des cas, la décharge reçue n'entraîne que des perturbations cardio-vasculaires et neurologiques, parfois graves - éventuellement mortelles.

Des séquelles souvent graves

Selon les travaux du docteur Elisabeth Gourbière, spécialiste de la foudre, publiés notamment sur le site de l'Association protection foudre : "Les foudroiements sont globalement graves : 10% des victimes décèdent, plus de 70% des survivants ont des séquelles permanentes et invalidantes." L'urgentiste Mary Ann Cooper évalue elle la mortalité des foudroiements entre 3% et 5%.

"Des scientifiques australiens qui ont mené des expériences sur des moutons ont montré que, lorsque la foudre frappe à la tête, elle pénètre souvent dans le corps en passant par les orifices du crâne que sont les yeux, la bouche et le nez. (…) La décharge électrique peut alors détruire n’importe quelles cellules du cerveau, sans exception", explique un article du journal allemand Der Spiegel, traduit dans Courrier International.

Paralysie, lésions cardiaques ou du système nerveux… Les séquelles nécessitent un suivi médical, voire psychologique des victimes. Chaque année, à Pigeon Forge (Etats-Unis), la conférence mondiale de l'association internationale des survivants de la foudre et de chocs électriques permet aux victimes de se rassembler et parler de leur accident. L'association organisatrice compte plus de 1 600 membres dans le monde entier.

En France, une centaine de personnes sont foudroyées chaque année, pour la plupart des adolescents ou de jeunes hommes, selon le rapport du docteur Gourbière. D'après une étude américaine, 84% des personnes tuées et 82% des blessés par la foudre aux Etats-Unis entre 1959 et 1994 étaient de sexe masculin.