Des centaines de personnes manifestent à Argenteuil contre l'islamophobie
Deux femmes voilées ont été agressées dans la ville ces dernières semaines.
"L'islamophobie en France existe, elle tue". Des centaines de personnes, 400 selon la police, un millier selon les organisateurs, se sont rassemblées samedi 22 juin à Argenteuil (Val-d'Oise) pour dénoncer l'islamophobie et protester contre l'agression de femmes voilées dans la ville.
Kamel Raskallah, porte-parole du collectif des habitants d'Argenteuil-Bezons, a déploré le "mutisme" des médias et des responsables politiques après ces agressions. "Ils m'ont arraché le voile, ils m'ont mise à terre, ils m'ont insultée de 'sale arabe', 'sale musulmane'", raconte Rabia, 17 ans, la première victime agressée le 20 mai. "J'ai vraiment été surprise par la violence qu'ils ont eue à mon égard", a-t-elle témoigné, en pleurs. La jeune femme a souffert de "contusions au visage, à la bouche, au coude", a-t-elle décrit.
Des représentants des victimes reçus par Manuel Valls
La seconde victime, âgée de 21 ans, qui n'était pas présente samedi, a été agressée par deux hommes le 13 juin, selon plusieurs sources. Enceinte de quatre mois, elle a fait une fausse couche mais le lien avec l'agression n'est pas établi. Le parquet de Pontoise a ouvert mercredi une information judiciaire pour "violences volontaires aggravées" concernant la première victime et "violences volontaires en réunion" pour la seconde.
Le "caractère discriminatoire (des agressions) n'a pas été reconnu", a regretté l'avocat de Rabia, Me Hosni Maati. Il a précisé que "personne n'a été interpellé et mis en examen dans ce dossier". Ces agressions ont suscité une vive émotion dans la communauté musulmane d'Argenteuil, ville de 105 000 habitants située à une dizaine de kilomètres de Paris. La femme qui s'est faite agresser le 13 juin a été reçue jeudi en compagnie de son mari au ministère de l'Intérieur où la seconde, Rabia, était représentée par son avocat.
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