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Niger : un double attentat islamiste meurtrier vise l'armée et Areva

Deux attaques, revendiquées par le groupe jihadiste Mujao, ont pris pour cible la base militaire d'Agadez et un site du groupe français Areva, à Arlit, jeudi matin.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 3min
La mine d'uranium d'Areva à Arlit (Niger), le 23 février 2005. (PIERRE VERDY / AFP)

Ce sont les premiers attentats de cette ampleur au Niger. Deux attaques suicides ont eu lieu, jeudi 23 mai, dans le nord désertique du pays, ont indiqué des sources militaires. Elles ont visé le camp militaire d'Agadez et un site d'extraction d'uranium du groupe énergétique français Areva, situé à Arlit. A Agadez, "deux ou trois soldats" ont été retenus en otage dans une maison par un kamizaze, avant d'être libérés dans la soirée. Le groupe jihadiste Mujao a revendiqué ce double attentat, qui a causé la mort d'au moins vingt-quatre personnes, dont quatre kamikazes. 

En déplacement en Allemagne, François Hollande a assuré que Paris appuierait "tous les efforts des Nigériens pour faire cesser la prise d'otages" et "anéantir" le groupe qui a mené ces attaques. 

Que s'est-il passé ?

La première attaque s'est produite vers 5 heures (6 heures en France) devant le camp militaire d'Agadez. Selon l'agence officielle ANP, les islamistes sont entrés sur le territoire nigérien à partir de la Libye voisine. "Un kamikaze à bord d'un véhicule tout-terrain a enfoncé la barrière à l'entrée, a raconté un officier de l'armée. Nos soldats ont ouvert le feu sur le kamikaze, qui a actionné sa charge explosive." Des sources militaires ont précisé que "d'autres terroristes suivaient dans des voitures" et qu'il y avait eu "des affrontements". Après plusieurs heures de fusillades, trois des assaillants ont été tués. Le ministre nigérien de la Défense a estimé que la situation était "sous contrôle", mais selon des responsables locaux, un quatrième islamiste retient encore "deux ou trois soldats en otage". Il a finalement été maîtrisé sans effusion de sang dans la soirée.

Environ une demi-heure après la première attaque, un autre véhicule a explosé sur un site d'Areva, à Arlit, située à 240 km au nord d'Agadez, a indiqué un employé de la filiale Somaïr. "Un homme en treillis militaire conduisant un véhicule 4x4 bourré d'explosifs s'est mêlé aux travailleurs de la Somaïr et a pu faire exploser sa charge devant la centrale électrique de l'usine de traitement d'uranium, située à 7 km d'Arlit", a-t-il affirmé. "Maintenant, tout est calme en ville et le travail n'a pas cessé", a-t-il poursuivi, faisant état de "dégâts mineurs" sur le site.

Combien y a-t-il de victimes ?

L'attaque d'Agadez a fait vingt-trois morts : 18 militaires, un civil et quatre kamikazes morts dans l'explosion. Le ministre de l'Intérieur nigérien fait par ailleurs état de "13 blessés, dont six graves dans les rangs de l'armée".

Une autre personne est morte à Arlit, a annoncé Areva jeudi après-midi. Le groupe a également fait état de 14 blessés, tous transférés à l'hôpital. Dans la matinée, le groupe avait annoncé que treize de ses employés, tous Nigériens, avaient été blessés. La nationalité des victimes n'a pas été précisée dans le nouveau bilan. La compagnie a annoncé un renforcement de la sécurité sur ses sites, assurée par les forces nigériennes. Et elle a souligné travailler "en lien étroit avec les autorités nigériennes et françaises"

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