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Fin des voitures essence et diesel en 2040 : "Le véhicule électrique" est une voie "royale pour l'industrie"

Pour Jean-Pierre Corniou, consultant à Sia Partners, l'annonce de la fin des ventes de voitures diesel et essence d'ici 2040 par Nicolas Hulot est une bonne nouvelle. Néanmoins, il faut "lui donner des objectifs politiques à moyen terme" prévient-il.

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration d'un véhicule électrique. (MAXPPP)

Les voitures essence et diesel vont-elles disparaître en 2040 ? En tout cas, c'est l'objectif du gouvernement. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, a annoncé jeudi 6 juillet des mesures pour accompagner la transformation de l'industrie automobile vers des voitures plus propres. Jean-Pierre Corniou, consultant chez Sia Partners, un cabinet de conseil, et auteur du livre L’avenir de l’automobile, a estimé vendredi sur franceinfo que "le véhicule électrique" est "la voie de sortie royale pour l'industrie" automobile. Mais, selon lui, il faut "lui donner des objectifs politiques à moyen terme."

franceinfo : 2040, est-ce un objectif réaliste ?

Jean-Pierre Corniou : On a réussi à dépasser au mois de mars les 100 000 véhicules électriques dans le parc, mais il faut rappeler qu'il y a 36 millions de voitures en France. On est encore dans des chiffres très faibles. Il y a 2 millions de véhicules électriques et hybrides dans le monde dans un parc d'un peu plus d’1,2 milliard. C'est un cheminement long mais rien de tout cela n'existait avant 2009.

Volvo a annoncé que, d'ici 2019, plus aucune voiture à essence ne sortira de ses usines. Est-ce inéluctable pour les constructeurs automobiles ?

Le véhicule électrique depuis la crise de 2009 est la voie de sortie royale pour l'industrie. Il est séduisant, bien perçu, comme être un objet technique du XXIe siècle alors que le moteur à explosion date du XIXe siècle. La voiture connectée, la voiture autonome, ne pourra pas être qu'électrique. On est dans une séquence d'industrie automobile extrêmement passionnante puisque, c'est une industrie qui est extrêmement conservatrice dans ses fondamentaux. Tous les États dans le monde fixent à nos industriels un défi : "vous allez bouger d'ici 10, 15, 20, 25 ans." La Chine et L'Inde sont des pays de plus d’1 2 milliard d'habitants. Ils se rendent bien compte que motoriser leur population avec des voitures à moteur à explosion, ça serait absurde en termes de pollution, de dépendance au pétrole. Ils ont compris que pour moderniser leurs pays, il fallait aussi moderniser la mobilité.

Va-t-on améliorer l'autonomie des véhicules ?

Il y a les voitures à batterie qui apportent leur électricité avec elles et il y a les voitures qui fabriquent leur électricité à bord, les voitures à pile, à combustible, à hydrogène qui sont une solution extrêmement intéressante, qui est au point, qui fonctionne et qui suppose qu'on sache fabriquer à grande échelle de l'hydrogène. Mais dans 25 ans, on y parviendra. La mobilité, c'est 24 kms par jour. Quand on parle autonomie, il faut parler d'autonomie appropriée à l'usage. C'est vrai que les longues distances sont pénalisées mais on va y parvenir notamment avec la recharge rapide. L'industrie saura faire mais il est important de lui donner des objectifs politiques à moyen terme.

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