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Trois infographies pour comprendre l'ampleur du désastre pour Volkswagen

Le constructeur a admis que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés d'un logiciel permettant de truquer les tests antipollution.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le logo de Volkswagen devant un concessionnaire de la marque, à Hannovre (Allemagne), le 22 septembre 2015. (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / AFP)

Partout dans le monde, la polémique s'accélère et les annonces de nouvelles enquêtes se multiplient. Aux Etats-Unis, en Corée du Sud, en Italie, en France... Le groupe Volkswagen est touché par un scandale d'une ampleur inédite, après avoir admis, mardi 22 septembre, que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés d'un logiciel qui permet de truquer les tests antipollution.

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La révélation de la supercherie fait aujourd'hui vaciller le constructeur allemand, l'un des mastodontes du secteur automobile. Francetv info vous explique, avec trois infographies, l'ampleur du séisme pour la marque.

En Bourse, le cours de l'action s'effondre

Après deux jours de dégringolade, Volkswagen retrouve quelques couleurs à la Bourse de Francfort (Allemagne), mais cela ne suffit pas pour l'instant à remonter la pente. L'entreprise a d'abord subi, lundi, le contrecoup de la révélation de l'affaire par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). Puis, mardi, la descente s'est poursuivie, après que le constructeur a admis que 11 millions de ses véhicules étaient concernés à travers le monde.

En deux jours, l'action Volkswagen a ainsi dévissé de 35%, effaçant 25 milliards d'euros de capitalisation boursière, et entraînant dans son sillage les autres titres automobiles sur les places européennes.

Un empire de l'automobile touché

Les marques du groupe Volkswagen. (VOLKSWAGEN)
 

Avec cette affaire, c'est un géant de l'automobile qui est fragilisé. Car le groupe Volkswagen, ce n'est pas seulement la marque du même nom : c'est aussi Audi, Seat, Skoda, Bentley, Bugatti, Lamborghini ou encore Porsche. Au total, en 2014, l'entreprise était le deuxième producteur automobile à travers le monde, juste derrière Toyota, avec près de 10 millions d'unités, selon le décompte de l'Organisation internationale des constructeurs automobiles (en PDF). Un peu moins que le nombre de véhicules concernés aujourd'hui par le scandale.

En France, le groupe occupe également une place importante dans le marché automobile. Avec 13,4% des immatriculations de voitures particulières neuves en 2014, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (en PDF), Volkswagen arrive à la troisième place, derrière PSA (29,9%) et Renault (25,4%).

Un géant en termes d'emplois

L'avenir s'annonce compliqué pour le mastodonte. Volkswagen pourrait devoir payer jusqu'à 16 milliards d'euros d'amende rien qu'aux Etats-Unis. Et cela sans compter le coût des rappels et d'éventuelles procédures en justice. Pour faire face, le groupe va mettre de côté 6,5 milliards d'euros sous forme de provisions dans ses comptes du troisième trimestre. Mais le scandale devrait sérieusement amputer son bénéfice annuel, chiffré à 200 milliards d'euros.

L'affaire ne sera donc pas sans conséquence pour le constructeur. Ce qui a de quoi inquiéter quand on sait qu'il emploie tout de même près de 600 000 salariés à travers le monde. En Allemagne, pays d'origine du groupe, certains s'inquiètent plus largement du discrédit jeté sur le "made in Germany" et du préjudice porté à l'ensemble de l'industrie automobile outre-Rhin. "Il n'y a aucune preuve qu'il s'agisse d'un problème concernant l'ensemble du secteur", temporise l'association européenne des constructeurs automobiles. A l'entendre, Volkswagen serait un cas isolé.

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