Les chariots Caddie repris par leur ancien patron, un tiers des emplois sauvé

Le tribunal de commerce de Paris a approuvé, lundi 27 octobre, l'offre de reprise du fabricant alsacien de chariots de supermarché Caddie, en liquidation judiciaire. Elle était présentée par l'ancien directeur général de l'entreprise, Stéphane Dedieu. Son offre prévoit de conserver 128 des 383 salariés du groupe : 105 employés sur le site historique de Drusenheim (Bas-Rhin) et 23 sur le site de revêtement industriel d'Oberhausbergen, précise France 3 Alsace. Cette reprise prendra effet au 1er novembre, a précisé le tribunal de commerce.

A Drusenheim, l'usine est à l'arrêt depuis plusieurs jours. Et les salariés ont accueilli la nouvelle dans une ambiance pesante. "Les gens sont résignés : ils savent ce qui les attend, a confié Céline Goehringer, déléguée syndicale FO. C'est bien qu'il n'y ait pas liquidation, mais il va y avoir une saignée" dans les effectifs de l'entreprise. Pour son collègue de la CFTC, Thierry Carl, élu au CE, l'annonce reste "une catastrophe", car elle laissera "plus de 250 salariés sur le carreau".

Pas de licenciements économiques pendant deux ans

La liste des postes qui doivent être supprimés a déjà été publiée, mais elle n'est pas nominative. Les repreneurs ont garanti des droits de reprise aux employés licenciés et ils se sont engagés à ne pas effectuer de licenciements économiques pendant deux ans.

L'industriel Stéphane Dedieu, longtemps directeur export de Caddie, puis PDG de 2009 à 2012, détiendra 65% du capital. A ses côtés, l'Italien Bertoldi, propriétaire de la chaîne de supermarchés Orvea et, surtout, distributeur de Caddie depuis 1961, et l'Allemand ShopBox, une entreprise de nettoyage et de maintenance de chariots. Les repreneurs ont obtenu la garantie d'être propriétaires de la marque Caddie, qui appartenait à Altia. Ce groupe avait repris Caddie en 2012 après un premier dépôt de bilan et se trouve aujourd'hui en redressement judiciaire.

Six millions d'euros "pour faire redémarrer la société"

Les repreneurs s'étaient déclarés prêts à apporter 6 millions d'euros "pour faire redémarrer la société", avait expliqué l'ancien directeur général. "Nous allons nous concentrer sur la grande distribution et l'équipement de magasins et mettre en sommeil l'activité de chariots pour hôtels et hôpitaux", avait-il indiqué. Ils visent un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros pour l'année prochaine, soit moins de la moitié des 37 millions d'euros de ventes réalisées par le groupe en 2013.