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Loi Travail : un militant syndical perd un œil dans la manifestation parisienne

Un militant SUD a "perdu l'usage de son oeil" lors de la manifestation parisienne de jeudi contre la loi travail, "vraisemblablement" à cause d'un éclat de "grenade lancée par les forces de l'ordre", a accusé vendredi l'union syndicale Solidaires, qui dénonce un "usage disproportionné" de la force.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Affrontements et gaz lacrymogènes place de la République à Paris, le 15 septembre 2016.  (CHARLES PLATIAU / REUTERS)

La "police des polices" a été saisie après qu'un militant SUD a perdu, selon un syndicat, l'usage de son oeil lors de la manifestation parisienne du jeudi 15 septembre contre la loi Travail, "vraisemblablement" à cause d'un tir de grenades lancé par des policiers.

L'homme de 46 ans, secrétaire médical à l'hôpital Albert-Chenevier de Créteil, "a vraisemblablement reçu au visage un morceau d'une grenade lancée par les forces de l'ordre", écrit Solidaires dans un communiqué, dénonçant un "usage disproportionné" de la force. "Malheureusement, malgré les soins prodigués cette nuit à l'Hôpital Cochin", il "a perdu l'usage de son œil", poursuit l'union syndicale. De son côté, le beau-frère de la victime indique à BuzzFeed que les équipes médicales n'ont "pas réussi à sauver son œil". "Ils ont essayé de reconstruire son œil, mais ils ont dû remplacer sa rétine par une bille pour pouvoir installer une prothèse plus tard", explique ce proche. 

Le parquet de Paris a saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", indique une source judiciaire. Aucune plainte n'a été déposée à ce stade, précise cette source.

Que "les responsables de la mutilation répondent de leurs actes"

Selon SUD-Solidaires, qui fait état de "multiples témoignages", "rien ne justifiait de faire usage de la force" à l'encontre du militant, qui "discutait comme beaucoup d'autres personnes autour de lui en fin de manifestation" sur la place de la République. "Il n'y avait à proximité aucune action à l'encontre des forces de police. Pourtant, [elles] ont lancé une charge accompagnée de tirs massifs de grenades lacrymogènes, de grenades désencerclantes et de flash ball", relate Solidaires, qui "dénonce avec force" leur "usage disproportionné". 

L'union syndicale exige que "les responsables de la mutilation (...) répondent de leurs actes" et demande à nouveau, avec d'autres syndicats, "l'ouverture d'une enquête parlementaire sur les choix opérés par le ministère de l'Intérieur depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail".

Selon une source judiciaire, sur les quinze gardes à vue commencées jeudi à Paris, six étaient toujours en cours vendredi dont celle d'un mineur, quatre autres ont été levées, deux ont fait l'objet d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (plaider-coupable). Enfin, trois comparutions immédiates étaient prévues vendredi pour rébellion ou violences sur personne dépositaire de l'autorité publique. 

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