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Emploi des personnes handicapées : "Je suis heureux, j'ai 20 ans et j'ai un travail"

La 20e semaine européenne de l'emploi et du handicap s’achève dimanche. Malgré la loi qui oblige les entreprises à embaucher 6% de salariés handicapés, le nombre d'handicapés sans emploi a augmenté de 65% entre 2011 et 2015, souvent faute d'accompagnement. Pourtant, ce n'est pas une fatalité.

Article rédigé par franceinfo, Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Aymeric, 20 ans, sur son lieu de travail.  (KARINE DECHELETTE / ACCES)

La 20e semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées s’achève dimanche 20 novembre. Malgré la loi qui oblige les entreprises à embaucher 6% de salariés handicapés, le nombre d'handicapés sans emploi a augmenté de 65% entre 2011 et 2015. Pourtant, travailler est loin d'être impossible même en cas de handicap lourd, à condition bien-sûr de faire le nécessaire.

Le reportage de Grégoire Lecalot

Chemise blanche bien repassée et pantalon noir, Aymeric a revêtu sa tenue de travail. Ce jeune homme de 20 ans est trisomique et travaille depuis près d'un an et demi dans l'un des restaurants pour professeurs du collège Stanislas, un vaste établissement scolaire de 3 500 élèves, près de Montparnasse, à Paris.

Avec une équipe de cinq personnes Aymeric effectue plusieurs fois par semaine la mise en place et une partie du service en salle. Une vie épanouie et loin des idées reçues sur le handicap mental. "Quand on arrive au restaurant, on tombe sur cette présence souriante d’Aymeric. C’est vraiment un rayon de soleil. Il est tellement dans la joie et dans le moment présent que c’est contagieux. On est bien avec lui", témoigne une enseignante. 

Travail d'écoute, d'équipe et d'échanges

Karine Déchelette, psychologue à l'association ACCES, spécialisée dans la lutte contre l'exclusion, a fait l'accompagnement d'Aymeric, un travail pour le rassurer, lui expliquer, l'aider à découvrir son milieu. "On est vraiment une interface. On fait aussi ce travail en contact avec la famille et on écoute aussi les craintes de l’équipe, on répond à leur question. C’est un cheminement au fil de l’eau, très progressif", explique-t-elle.

Je suis heureux. Je suis grand, j’ai 20 ans et j’ai un travail, j’ai un salaire, j’ai une fiche de paye

Aymeric, 20 ans, atteint de trisomie

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Lors d'une précédente expérience, chez McDonald's, Aymeric a été laissé seul pour s'adapter. Un échec qu'il a durement vécu. Aujourd'hui, à le voir rajuster le costume de Xavier Rotaru, gérant à Stanislas de l'implantation de Scolarest,  entreprise spécialisée dans la restauration scolaire, tout ça est bien loin. Et Aymeric n'est pas le seul gagnant. "Je crois que l’équipe a autant appris d’Aymeric qu’il a appris de l’équipe et je pense que ça a fait beaucoup de bien à tout le monde. On a adapté aussi le travail", explique Xavier Rotaru.

On ménage du temps, il faut lui donner une consigne simple et puis après c’est la vie de tous les jours. Je ne vais pas dire que ça ouvre le cœur mais un peu quand même

Xavier Rotaru, gérant à Stanislas de l'implantation de Scolarest

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Restauration, hôtellerie, secrétariat, vente. Dans tous ces métiers, l'association a aidé pas à pas à construire des vies à ces jeunes. Un tiers des handicapés seulement a un emploi en France. Et c'est tout sauf une fatalité.

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