Les insectes invasifs coûtent au moins 69 milliards d'euros par an à l'économie mondiale, selon une étude
Termite, dengue et autre pyrale du maïs sont responsables d’importants dégâts matériels. Une étude, publiée ce mardi 4 octobre dans la revue Nature Communications et coordonnée par le CNRS, pointe aussi le coût pour l’agriculture et la santé.
Une équipe internationale de chercheurs, coordonnée par le CNRS, s’est penchée sur l’impact financier des 10 principaux insectes invasifs. Leur étude, publiée ce mardi 4 octobre par la revue Nature Communications, évalue notamment le coût de la termite de Formose, qui grignote le bois des bâtiments, mais aussi de la spongieuse, qui sévit dans les vergers, ou encore les moustiques vecteurs de la dengue ou du chikungunya.
Les insectes ravagent 40% des cultures
Le termite de Formose cause par exemple plusieurs milliards d'euros de dégâts aux Etats-Unis, que ce soit pour les travaux de remise en état dans les maisons infestées ou pour les assurances. La présence du termite ne cesse d'augmenter, notamment avec le changement climatique qui facilite sa capacité d'installation sur de nouveaux territoires.
L'étude s’intéresse aussi à l’impact des insectes sur l’agriculture. Ainsi, ce sont 40% des cultures mondiales qui sont perdues, ravagées par les bêtes. Les coûts sanitaires des invasifs s'élèvent à plus de six milliards d'euros par an. Une facture dû principalement à la prise en charge des personnes victimes de la dengue, du chikungunya ou du virus Zika.
L'inefficacité des pesticides
Selon les chercheurs, le coût de 69 milliards d'euros est largement sous-évalué. D'abord parce que l'étude se concentre sur les dix espèces invasives les plus coûteuses, ensuite parce que de nombreuses régions n'ont pas assez de données pour permettre une évaluation précise.
Comment lutter efficacement contre ce fléau ? Selon Franck Courchamp, chercheur au CNRS et directeur de l’étude, la solution n’est pas d’augmenter les doses de pesticide : les insectes finissent toujours par s’y adapter. Il préconise plutôt de renforcer le contrôle des produits agricoles aux frontières pour limiter la propagation des bêtes invasives.
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