De plus en plus de PDG congédiés pour des manquements à l'éthique
Le nombre d'affaires de ce type a augmenté de 36% dans le monde au cours des cinq dernières années. Parmi les motifs les plus courants, les actes de corruption, les délits d'initié, les actions entraînant un désastre écologique ou des problèmes de harcèlement.
Faut-il y voir un signe d'une plus grande moralisation de la vie publique ? Le nombre de dirigeants d'entreprises démis de leurs fonctions pour des manquements éthiques a fortement augmenté dans le monde ces dernières années, souligne une étude publiée lundi 15 mai par le cabinet PwC. C'est notamment le cas dans les sociétés à forte capitalisation boursière
Cette étude analyse les renouvellements de dirigeants dans les 2 500 plus grandes entreprises cotées en Bourse à travers le monde. Selon ce document, le nombre de départs consécutifs à des scandales ou à des affaires ayant trait à l'éthique a augmenté de 36% au cours des cinq dernières années.
Une augmentation dans les grandes entreprises
Entre 2007 et 2011, seuls 3,9% des changements de dirigeants étaient dus à des comportements inappropriés, comme des actes de corruption, des délits d'initié, des actions entraînant un désastre écologique ou des problèmes de harcèlement. Or depuis 2012, ce chiffre atteint 5,3%.
Cette augmentation est particulièrement marquée dans les très grandes entreprises, souligne PwC. "Il y a de plus grandes attentes concernant la moralisation de la vie publique", explique Pierre Péladeau, associé Strategy&, l'activité de conseil en stratégie de PwC, qui attribue la hausse des évictions pour cause éthique à plusieurs facteurs.
Parmi elles : "la méfiance de l'opinion publique suite à la crise financière de 2007-2008", le "renforcement de la réglementation", mais aussi "l'arrivée massive des moyens de communication numérique", à l'origine d'une "accélération de l'information", qui nous parvient en continu.
"L'ensemble des régions du monde sont concernées"
"Les conseils d'administration sont beaucoup plus conscients" que par le passé des "risques" liés aux affaires. "Ils savent qu'ils sont surveillés, donc il font attention", explique Pierre Péladeau, qui précise que "l'ensemble des régions du monde sont concernées".
Selon PwC, le nombre de départs liés à des manquements à l'éthique a ainsi grimpé de 41% depuis 2012 dans les pays d'Europe occidentale, et de 141% dans les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), où "les scandales et les affaires ont eu le plus d'impact ces dernières années".
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