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Routiers : le patronat refuse de reprendre les négociations sur les salaires, la CGT appelle à des actions jeudi

Le secrétaire d'Etat chargé des Transports déplore le refus des organisations patronales du transport routier de reprendre jeudi les discussions sur les salaires, en affirmant que "les conditions de la négociation sont réunies".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La Federation nationale des chauffeurs routiers effectuent mardi 20 janvier 2015 une operation escargot sur la rocade de Rennes (Ille-et-Vilaine). (  MAXPPP)

Toutes les fédérations patronales de transport routier ont refusé mercredi 21 janvier de participer à la séance de négociations salariales prévue jeudi matin avec les syndicats. Les négociations butent sur l'ampleur de l'augmentation salariale : les syndicats réclament 5%, le patronat ne veut pas aller au-delà de 2%. Mercredi soir, le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a estimé, contrairement aux organisations patronales "que les conditions de la négociation [étaient] réunies" et "déploré" leur refus de renouer le dialogue, interrompu mardi.

Plus tôt, les quatres fédérations patronales du transport routier de marchandises avaient indiqué qu'elles ne se rendraient pas à la réunion convoquée jeudi à 8h30 à la Direction générale du travail, à Paris. "Aucun élément nouveau ne permet aujourd'hui de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord", a argué la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) - principale chambre patronale de la branche -, dans un communiqué commun avec TLF et l'Unostra. La quatrième fédération présente à ces négociations, l'OTRE, a ensuite aussi décliné la convocation. "Nous ne sommes pas en capacité de faire mieux : nos entreprises sont frappées de plein fouet par la crise économique et souffrent d'un grave déficit de compétitivité", expliquent la FNTR, TLF et l'Unostra, en rappelant que les propositions avancées mardi avaient "toutes été rejetées"

Stupeur des syndicats

Contactés par l'AFP, les syndicats ont fait part de leur stupeur, ce scénario n'ayant visiblement pas été envisagé. "Les ministères du Travail et du Transport nous avaient assuré qu'ils seraient là" jeudi matin, a réagi Jérôme Vérité pour la CGT Transports. Dénonçant l'attitude "jusqu'au-boutiste" du patronat, qui fait "pression sur le gouvernement (...) pour aller lui arracher du pognon", le leader cégétiste a demandé à l'exécutif d'intervenir. "A l'Etat de renverser la situation et d'annoncer la suspension de toutes les aides publiques pour ces entreprises-là", a-t-il lancé. Sans aller jusque là, le secrétaire d'Etat aux Transports a souligné que les entreprises du secteur "ont par ailleurs bénéficié d'importantes mesures de soutien à l'emploi". Avant d'enfoncer un peu plus le clou : "dans cette branche, les salaires conventionnels n'ont pas été augmentés depuis deux ans et certains taux horaires sont inférieurs au Smic".

Jeudi matin, les syndicats se rendront à la Direction générale du travail, en espérant que le patronat aura changé d'avis. "On a une convocation de l'Etat, on y va", a indiqué Patrice Clos (FO), imité par Thierry Cordier de la CFDT. "S'ils ne viennent pas, ils prendront leur responsabilité, et nous la nôtre", a précisé le secrétaire général de la CFDT Transport, premier syndicat de la profession.

La CGT appelle à des actions jeudi

Plus tôt dans la journée, la CFDT avait menacé d'"entrer dans un conflit majeur" si les organisations patronales ne revenaient pas à la table des négociations "dans les prochaines heures". La CGT Transports "appelle ses militants à maintenir les actions prévues demain [jeudi] pour que la négociation se passe sous la pression et le contrôle des salariés". L'intersyndicale, qui mène des opérations de blocage depuis dimanche soir, s'exprimera jeudi matin sur "les suites du mouvement qui prendrait nécessairement une autre tournure face à une telle déclaration de guerre", précise le texte.

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