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Grève des éboueurs à Marseille : "J'attends la venue des rats"

Les poubelles s'amoncellent dans onze arrondissements de la cité phocéenne, en raison d'une grève des éboueurs. Régulièrement confrontés à de tels conflits, les habitants se veulent fatalistes, mais dénoncent les nuisances dont ils sont victimes.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des ordures s'amoncellent à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 25 janvier 2015. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

De la fenêtre de son bureau, dans le 1er arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône), la vue est imprenable. Claire aperçoit les bennes à ordures, qui débordent de sachets, cartons, palettes et autres déchets, qui se déversent sur le trottoir. Comme dans dix autres arrondissements de la cité phocéenne, les poubelles s'amoncellent, en raison d'une grève des éboueurs, entamée jeudi 22 janvier.

"Dans certaines rues, il faut slalomer entre les déchets, raconte Claire à francetv info. Ça s'aggrave en plus avec le vent. Là, aujourd'hui, on a un mistral pas possible et tout est en train de s'étaler." Claire est installée à Marseille depuis 2003. Et cette situation lui rappelle de bien "mauvais souvenirs", car les habitants de la ville doivent ponctuellement faire face à une telle situation, en raison de mouvements sociaux réguliers menés par les éboueurs.

"Des poubelles éventrées par les chiens et les chats"

"Devant chez moi, il y a une quinzaine de sacs-poubelle jetés par terre n'importe comment, et c'est comme ça tous les 30 mètres, explique Jérémy, installé depuis peu dans le 8e arrondissement, contacté par francetv info. Et encore, ici, c'est relativement propre. Quand on descend vers le Vieux-Port, c'est l'enfer. Il y a plein de commerces, les mecs sont quand même obligés de sortir leurs déchets." "Par endroits, les rues regorgent de poubelles éventrées par les chiens, les chats, en plus du mistral", confirme Danielle, gardienne d'immeuble dans le 10e arrondissement.

Des ordures s'amoncellent à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 25 janvier 2015. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
 

Le Vieux-Port a lui-même été nettoyé, explique Murielle, responsable d'un hôtel du centre. "Tout ce qui se voit est à peu près propre, résume-t-elle. Le problème, ce sont les petites ruelles aux alentours." Comme la plupart des habitants, elle se console en disant que la grève se déroule cette fois-ci en hiver. Le froid réduit donc, pour l'instant, les nuisances olfactives et les touristes sont moins nombreux en cette saison.

"J'attends la venue des rats"

"Je prie pour que le soleil et la chaleur ne viennent pas", rigole un autre hôtelier du centre. Mais la situation ne fait guère sourire d'autres habitants, lassés par ces grèves à répétition. "Ça commence à devenir rock'n'roll, assure Fred, installé dans le 1er arrondissement. Il y a des cartons un peu dans tous les sens. Pour l'instant, ça va encore, mais j'attends la venue des rats. Je sais que c'est la deuxième étape dans ce cas-là."

 

#welcome to #marseille ! #grève des #poubelles... #garbage #stillatwork

Une photo publiée par fred (@mabalcdlabal) le Janv. 25, 2015 at 11:47 PST

A moins que les négociations, qui doivent avoir lieu mardi entre FO et la métropole Marseille-Provence, n'aboutissent, privant les rongeurs de nourriture.

Majoritaire chez les éboueurs, le syndicat FO réclame la création de dix postes et l'encadrement de l'utilisation des GPS sur les camions-bennes. Les agents estiment en effet que ce dispositif est utilisé pour les "fliquer", selon La Provence. Depuis septembre, 300 rappels à l'ordre leur ont été signifiés en raison de temps de pause trop longs. 

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