Sans-abri : la Fondation Abbé Pierre "veut que les candidats s'engagent à peine élus"
La Fondation Abbé Pierre dévoile lundi un plan pour que plus personne ne dorme dans la rue d'ici à dix ans. Elle veut mobiliser les candidats à la présidentielle avant le premier tour, le 23 avril.
La Fondation Abbé Pierre dévoile, lundi 3 avril, "un plan pour en finir avec la vie à la rue". Objectif : zéro SDF en cinq ans dans les petites et moyennes villes, dix ans dans les métropoles. Interrogé lundi sur franceinfo, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre veut que les candidats s'engagent, à peine élus. "Si on veut, on peut. On a capitalisé tout ce qu'on a pu observer en France et en Europe et ça fonctionne", a-t-il ajouté.
Actuellement, au moins 143 000 personnes sont sans domicile, dont 30 000 mineurs, soit 50 % de plus qu'en 2001. Cette augmentation est le résultat d'un manque de logements dans certaines villes, une augmentation des loyers et le chômage de masse, a expliqué Christophe Robert.
franceinfo : Le profil des sans-abri a-t-il changé ?
Christophe Robert : Ceux que l'on rencontre à la Fondation Abbé Pierre, dans les lieux d'accueil pour les personnes en grande difficulté de logement, ce sont parfois des personnes qui n'ont absolument rien : des migrants, mais aussi des personnes qui travaillent 15 heures par semaine et qui gagnent 600 ou 700 euros par mois. Cela ne suffit pas pour se loger.
Votre plan prévoit, notamment, un accès plus facile aux HLM pour les personnes les plus fragiles. Qu'est-ce que cela va changer ?
Le logement social répond aujourd'hui à pas mal de situations de pauvreté de personnes en situation financière difficile. Mais on s'aperçoit que l'évolution des prix des HLM, même pour certaines personnes fragilisées, rend l'accès difficile. Or c'est le levier pour l'exercice de la solidarité. Donc, il y a un enjeu d'attribution aux plus fragiles, avec des conditions adaptées.
Y-a-il un manque de volonté de la part des hommes politiques ?
On ne peut pas dire cela. Des choses ont été faites. On continue à produire du logement social en France, ce n'est pas le cas de tous les pays. On continue à avoir des filets de sécurité qui continuent à bien fonctionner. Mais, cela devient un peu la dernière roue du carrosse en fin de quinquennat. Là, il faut inverser la logique. Dès, les premières semaines, on se réunit autour d'un comité de pilotage qui fait le lien avec les collectivités. Il faut une mobilisation de tous les acteurs. On veut que les candidats s'engagent, à peine élus, à mettre en place les conditions qui nous permettraient de sortir du problème des personnes à la rue. Si on veut, on peut. On a capitalisé tout ce qu'on a pu observer en France et en Europe et ça fonctionne.
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