Le "parlement" de la CGT choisit Lepaon pour succéder à Thibault
Cet ancien soudeur de 52 ans préside le groupe CGT au Conseil économique, social et environnemental. Il doit prendre la tête du syndicat en mars.
SOCIETE – Le comité confédéral national (CCN) de la CGT, le "parlement" du syndicat, a désigné, mardi 6 novembre, Thierry Lepaon pour succéder à Bernard Thibault à la tête de la confédération. Ce dernier avait annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat, lui qui dirige la CGT depuis 1999. La question de son successeur avait depuis miné le premier syndicat de France.
Thierrry Lepaon avait déjà l'aval de la direction de la CGT, mais il devait encore obtenir celui du CCN. C'est chose faite, avec 119 voix pour et 2 abstentions. Il sera officiellement élu secrétaire général au Congrès de Toulouse, qui se tiendra du 18 au 22 mars. En attendant, francetv info dresse son portrait.
Méconnu du grand public, il est issu du privé
Ancien soudeur, Thierrry Lepaon, âgé de 52 ans, est méconnu du grand public. Né à Caen, il est aussi secrétaire général du comité régional CGT de Normandie. Il s'est syndiqué à 17 ans, en entrant comme soudeur chez Caterpillar près de Caen. Puis il s'est fait un nom au sein de la CGT comme militant de terrain dans le secteur privé.
En 1983, il est embauché à l'usine Moulinex de Cormelles-le-Royal (Calvados) et fait ses premières armes lors du plan social de l'entreprise, à la fin des années 1990, avant de grimper peu à peu les échelons du syndicat. Il préside aujourd'hui le groupe CGT au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Raymond Soubie, ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy à l'Elysée et membre du Cese, le considère comme "un interlocuteur fiable pour les pouvoirs publics".
"Je n'ai jamais été candidat à rien" et "j'accepte les responsabilités qui me sont confiées", a affirmé Thierry Lepaon à l'AFP. "C'est quelqu'un de solide, un militant éprouvé" mais "il pèche par une certaine inexpérience", renchérit un analyste.
Il entretient un rapport affectif avec le PCF
Comme d'autres dirigeants cégétistes, Thierry Lepaon a sa carte au PCF. "J'ai un rapport affectif profond avec ce parti qui date de ma jeunesse", confie-t-il. Mais, "je ne signe jamais d'appel à voter et je ne participe pas aux instances de direction" de ce parti.
La presse a fait allusion à une proximité supposée avec les franc-maçons, mais Thierry Lepaon a démenti. "Je ne suis pas franc-maçon, je ne l'ai jamais été et je ne le serai jamais", a-t-il affirmé à l'AFP. "C'est une espèce de fantasme", a-t-il ajouté.
Il promet de marcher dans les pas de Thibault
Thierry Lepaon n'est pas le premier choix de Bernard Thibault, qui privilégiait l'accession d'une femme à la tête du premier syndicat français. Pour prendre la tête de la centrale de Montreuil, l'ex-chaudronnier apparaît donc comme le candidat "par défaut".
Mais Thierry Lepaon n'est pas rancunier : il a promis d'inscrire ses pas dans ceux de Bernard Thibault. "Nous sommes extrêmement exigeants avec ce gouvernement mais aussi avec le patronat", a-t-il ainsi confié à la mi-octobre au Journal du dimanche. Ainsi, il est fin connaisseur des réseaux et partisan de la ligne réformiste de l'actuel secrétaire général de la CGT.
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