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Vidéo Des journalistes se mobilisent contre la loi Macron et son "secret des affaires"

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Article rédigé par franceinfo
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Ils dénoncent l'amendement qui prévoit d'instituer une disposition qui les empêchera, selon eux, d'enquêter.

Journalistes, rédactions, écoles de journalisme, agences de presse, sociétés de production... Tous s'élèvent contre un amendement de la loi Macron qui prévoit d'instituer un "secret des affaires", une disposition qui menace, selon eux, de museler le journalisme d'investigation. Ils ont signé une tribune en ce sens dans Le Monde, mercredi 28 janvier.

"Informer devient un délit"

Le scandale du Mediator, celui de l'amiante, l'affaire Luxleaks, UBS, HSBC sur l'évasion fiscale, les stratégies cachées des géants du tabac, mais aussi les dossiers Elf, Karachi, Tapie ou l'affaire Amesys... "Avec la loi Macron, vous n'en auriez jamais entendu parler", "avec l'amendement sur le secret des affaires, informer devient un délit", clament trois clips vidéos mis en ligne sur YouTube et illustrant ces craintes.

L'amendement adopté en commission stipule que la responsabilité civile de l'auteur d'une atteinte au secret des affaires sera écartée en cas de sauvegarde d'un "intérêt supérieur, comme l'exercice légitime de la liberté d'expression ou d'information". Mais les nombreux signataires de la tribune, dont des journalistes d'investigation, ainsi que l'association de la presse judiciaire, dénoncent ses effets pervers.

Sapin et Macron tentent de rassurer 

Le "secret des affaires" défini dans l'amendement recouvre "une information non publique, qui fait l'objet de mesures de protection raisonnables" et qui a "une valeur économique". Or, pour les journalistes, le texte "laisse la libre interprétation aux seules entreprises de ce qui relèverait désormais du 'secret des affaires'".

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a assuré sur RTL que l'objectif de la disposition en question était uniquement "de protéger un certain nombre de brevets" et que cette disposition serait modifiée lors du débat parlementaire afin de protéger les lanceurs d'alerte. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a,lui, promis, mercredi, que la disposition ne visait pas à "réduire en quoi que ce soit la liberté de la presse". Il a précisé sur son compte Twitter que "toutes les garanties" sur ce point seraient apportées lors de la discussion du texte à l'Assemblée nationale.

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