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Quand "Charlie Hebdo" veut faire interdire "Charpie Hebdo"

L'avocat du journal satirique a envoyé un courrier à une maison d'édition qu'il soupçonnait de vouloir publier un pastiche du magazine, un mois après les attentats qui ont visé la rédaction de l'hebdomadaire.

Article rédigé par franceinfo
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Un exemplaire du magazine "Charlie Hebdo" dans une librairie française à Londres, le 16 janvier 2015. (JUSTIN TALLIS / AFP)

Pour la société Sonora Media, le paradoxe est flagrant. Comme l'expliquent Les Inrocks, la maison d'édition a reçu un courrier de Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo, lui demandant de ne pas publier un pastiche baptisé Charpie Hebdo. Sonora Media s'en est offusquée dans le dernier numéro de son propre journal satirique, Le Connard, en titrant mercredi 18 février : "Charlie Hebdo lutte contre la liberté de la presse", comme le tweete son directeur, Stéphane de Rosnay.

Dans son courrier, Richard Malka menace la société éditrice du Connard d'une interdiction par la voie d’un référé au cas où paraîtrait Charpie Hebdo. Pour lui, ce titre "évoque évidemment de manière directe" l'attaque de la rédaction de Charlie Hebdo et les victimes de cet attentat, "ce qui nous semble parfaitement indécent, étant précisé qu’il ne saurait revêtir un quelconque caractère humoristique, dépassant largement des ‘lois du genre’ de l’humour satirique acceptable".

"Il n’y a pas de meilleur hommage que le pastiche"

Mais Stéphane de Rosnay, interviewé par Les Inrocks, conteste cette version. D'abord parce que Sonora Media n'avait plus l'intention de publier un pastiche de Charlie Hebdo. "L’idée a été émise le 19 janvier, et le lendemain nous prenions la décision de l’abandonner." Ensuite parce que d'après lui, le nom de Charpie Hebdo ne fait pas référence aux attentats, puisque ce jeu de mots avait déjà été utilisé dans un numéro du Monte, un pastiche du Monde également publié par Sonora Media.

Enfin, le directeur de la maison d'édition conteste l'accusation d'"indécence" : "Il n’y a pas de meilleur hommage que le pastiche. C’est le symbole par excellence de la liberté de la presse. (...) La règle de la satire, c’est que c’est drôle quand c’est de très mauvais goût." Du coup, Stéphane de Rosnay annonce que l'idée de publier Charpie Hebdo se justifie à nouveau et que le pastiche sortira bien "un jour".

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