"Tocards", "sous-presse" : Robert Ménard accueille deux journalistes avec des insultes
Deux journalistes membres du Club de la presse Languedoc-Roussillon ont été reçus par le maire de Béziers afin d'apaiser les tensions entre lui et le quotidien "Midi Libre". La médiation a échoué.
La tentative de médiation a duré sept minutes, et tourné au fiasco. Deux journalistes membres du Club de la presse Languedoc-Roussillon ont été reçus, jeudi 21 mai, par Robert Ménard, le maire de Béziers (Hérault), étiqueté Rassemblement bleu Marine, afin d'apaiser les tensions entre lui et le quotidien Midi libre. "Aucune discussion n’a été possible", déplorent Olivier Roirand et Sébastien Hoebrechts, respectivement président et vice-président du Club de la presse. Selon eux, Robert Ménard les a même insultés.
Dans un communiqué, ils écrivent : "Robert Ménard a immédiatement envoyé les deux journalistes 'se faire foutre' (sic), les chassant de 'sa' mairie en proférant des insultes graves à l’encontre 'des tocards', les journalistes locaux, 'd'une sous-presse', les médias régionaux, et 'd'un journal de merde', le Midi libre."
La mairie de Béziers et Midi Libre sont en conflit depuis des mois. Robert Ménard accuse le quotidien de publier des informations mensongères à son sujet, et se sert notamment du journal municipal de Béziers pour attaquer le journal régional, comme le rappelle Le Monde.fr. "Midi libre ment ! Midi libre ment !", pouvait-on ainsi lire au mois d'avril.
Ménard dénonce "une leçon de morale"
Les responsables du Club de la presse soulignent que l'attitude du maire de Béziers "est d'autant plus inconcevable que Robert Ménard a débuté en tant que journaliste local à Montpellier, a cofondé le Club de la presse et créé Reporters Sans Frontières en terre montpelliéraine".
Interrogé par Libération, Robert Ménard affirme avoir été piégé. "On m’avait présenté ce rendez-vous comme une visite de courtoisie, dit-il. Or, ces deux journalistes sont venus me faire une leçon de morale." Sur le fond, il assume ses attaques contre les médias locaux. "Pour moi, Midi Libre est un journal d’opposition, et je ne vais pas m’incliner devant eux. J’ai été journaliste, et alors ? Tous les journalistes n’ont pas forcément du talent, et on a le droit de les critiquer sans menacer la liberté de la presse."
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