Valérie Trierweiler se verrait-elle bien en Eleanor Roosevelt?
La compagne de François Hollande a consacré son premier article de Première dame à l'Américaine. Une façon de répondre à la polémique après son choix de continuer à être journaliste.
"Tiens donc ! Une First lady journaliste n'est pas une nouveauté." Sur ce constat débute le premier article signé de Valérie Trierweiler depuis l'élection à la tête de l'Etat de son compagnon François Hollande, à paraître jeudi 7 juin dans l'hebdomadaire Paris Match.
La première dame, qui tiendra "une à trois fois par mois" une chronique culturelle dans les pages du magazine auquel elle collabore depuis vingt-deux ans, a choisi pour ce premier exercice de se pencher sur la biographie d'une consœur à double titre : Eleanor Roosevelt, épouse du président américain Franklin Roosevelt et journaliste.
Une même vision du statut de First lady
Faut-il lire dans ce portrait d'une ancienne première dame les principes que la nouvelle entend suivre ? La biographie Eleanor Roosevelt : First lady et rebelle, de Claude-Catherine Kiejman, "tombe à bic", reconnaît Valérie Trierweiler. Elle dresse le portrait d'une première dame émancipée, qui "prend fait et cause contre la discrimination, encourage les femmes à s'affirmer", soulignant le travail de l'auteure qui "s'attache également à décrypter en quoi le rôle de cette First lady peu ordinaire fut indispensable à son mari".
Eleanor Roosevelt renonce à ses activités politiques "avec regrets" lorsque son mari est élu en 1932, mais signe des éditoriaux dans Women's Democratic News, raconte Valérie Trierweiler. La First lady "accepte même le poste de rédactrice en chef dans un magazine féminin avant de se voir confier une chronique (...) dans [laquelle] elle raconte sa vie à la Maison-Blanche", poursuit la compagne du président.
"La presse américaine" n'y voyait "pas polémique"
Journaliste et First lady ? "Evidemment, il faut regarder de l'autre côté de l'Atlantique pour trouver ce cas unique et ne pas hurler au scandale", prévient Valérie Trierweiler, non sans ironie, en début d'article.
Profitant du parallèle évident entre le destin d'Eleanor Roosevelt et le sien, l'ancienne journaliste politique note que dans sa chronique, l'Américaine "ne s'interdit d'aborder aucun sujet" et précise que "non seulement l'ensemble de la presse américaine n'y voit pas matière à polémique, mais au contraire Eleanor devient, grâce à cette chronique, extrêmement populaire".
Dès novembre 2011, alors que François Hollande était candidat à la primaire socialiste, Valérie Trierweiler avait dû renoncer à son émission "2012 portraits de campagne" sur la chaîne Direct 8, pour se consacrer à un programme culturel, moins polémique. En cas de victoire du candidat PS, "je continuerai à travailler", avait-elle prévenu début mai dans une interview à Libération.
Un choix qui dérange
Pourtant, ce "mélange des genres", dénoncé mardi sur un blog du quotidien belge Le Soir, continue de faire polémique. "En quelque sorte, la journaliste la mieux informée de France sur la magistrature suprême pratiquera la rétention d’information permanente. Comment dès lors conserver le titre de 'journaliste' ?", s'interroge l'auteure du billet, la correspondante à Paris Charline Vanhoenacker.
En guise de réponse, Valérie Trierweiler renvoie à la biographie d'Eleanor Roosevelt, "un livre qui devrait passionner les journalistes français, et pas seulement...", conclut-elle.
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