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Economie : les trois graphes qui annoncent une rentrée pourrie

L'agence de notation Moody's estime que la France n'atteindra pas ses objectifs économiques en 2014 et en 2015.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le 4 août 2014, l'agence de notation Moody's a publié des prévisions inquiétantes concernant les indicateurs économiques de la France.  ( GETTY IMAGES )

A peine partis de Paris pour quelques jours de vacances, François Hollande et Manuel Valls le savent déjà : sur le front économique, la rentrée sera compliquée. "Elle sera difficile", a lui-même reconnu le Premier ministre, loin de l'optimisme du chef de l'Etat, qui avait assuré le 14 juillet – comme un an plus tôt – que "la reprise est là". En réalité, les dernières prévisions, notamment celles de l'agence Moody's, sont inquiétantes.

La croissance risque d'être plus faible que prévu

D'abord, les prévisions de croissance sont mauvaises. Alors que le gouvernement tablait sur une progression du PIB de 1% en 2014 et de 1,7% en 2015, les analystes se montrent circonspects. Dans sa dernière note, publiée lundi 4 août, Moody's prévoit plutôt une croissance à 0,6% cette année, et à 1,3% l'an prochain. L'Insee et le FMI, eux aussi, tablent une croissance plus faible qu'espérée, située autour de 0,7% en 2014.

"Si l'on est au-dessus de 0,5% de croissance à la fin de l'année, ce sera déjà bien", aurait avoué le ministre des Finances, Michel Sapin, lors du séminaire ayant réuni le gouvernement vendredi dernier, selon un écho du Canard enchaîné. Des propos toutefois "formellement démentis" par Bercy, mardi soir.

Le déficit public tarde à reculer

Conséquence directe de cette croissance morose : le déficit public ne se résorbe pas. Ou trop peu. Selon Moody's, "la France n'apparaît pas en mesure d'atteindre ses objectifs budgétaires en 2014 et 2015". Le mois dernier, la Commission européenne avait déjà estimé que la France aurait toutes les peines du monde à tenir sa promesse de ramener son déficit public à 3,8% du PIB en 2014, et sous la fameuse barre des 3% en 2015.

Le gouvernement français, qui privilégie les mesures d'économies pour financer des allègements fiscaux visant à relancer la compétitivité, a prévu 18 milliards d'euros d'économies sur les dépenses publiques cette année, et 50 milliards d'euros de 2015 à 2017. Moody's se montre cependant sceptique quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ces réformes, une tâche "d'autant plus ardue dans un contexte de croissance atone".

Le chômage continue d'augmenter

Autre indicateur au rouge : l'emploi. Qu'il semble loin, l'objectif de François Hollande "d'inverser la courbe du chômage" ! Mois après mois, le nombre de demandeurs d'emploi continue d'augmenter. Et la tendance ne semble pas sur le point de changer de cap. Pour 2014, l'Insee s'attend à une hausse globale du taux de chômage. "D'ici la fin de l'année, la hausse attendue de l'activité serait trop modeste pour que l'emploi se redresse", justifiait l'institut des statistiques fin juin.

Début juillet, le FMI a lui aussi prévenu qu'il n'attendait pas de décrue "notable" du chômage en France avant 2016. Selon le Fonds monétaire international, le taux de chômage devrait être stable à 10,3% cette année, pour s'établir à 10,2% en 2015, 10% en 2016, et 9,7% en 2017.

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