Egypte : des affrontements entre musulmans et coptes font deux morts
Une personne a été tuée devant la cathédrale Saint-Marc du Caire, où se déroulait l'enterrement de quatre coptes tués deux jours auparavant. Un autre Egyptien est mort de ses blessures à l'hôpital.
De nouvelles violences ont éclaté, dimanche 7 avril, entre musulmans et chrétiens au Caire, en Egypte. Une personne a été tuée devant la cathédrale Saint-Marc du Caire, où se déroulait l'enterrement de quatre coptes tués deux jours auparavant dans des violences confessionnelles. Un peu plus tard, un deuxième Egyptien est mort de ses blessures à l'hôpital, où il était admis pour une fracture du crâne.
Des affrontements surviennent régulièrement en Egypte entre les musulmans et des membres de la minorité chrétienne copte, qui représente de 6 à 10% de la population. Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ces heurts ont tué une cinquantaine de chrétiens et plusieurs musulmans. L'arrivée d'un islamiste à la tête de l'Egypte a aggravé le sentiment d'insécurité et de marginalisation des coptes. Bien que Mohammed Morsi assure être le "président de tous les Egyptiens", ses opposants l'accusent de se comporter comme le représentant des Frères musulmans.
Des slogans anti-Morsi déclenchent des affrontements
Dimanche, des slogans contre le président islamiste Mohammed Morsi ont été lancés pendant l'enterrement, ce qui, selon des témoins, aurait déclenché les affrontements. "Ça a été retransmis en direct à la télévision. A la sortie, les gens étaient prêts et nous attendaient", a expliqué à l'AFP un jeune copte.
"Nous sortions de la cathédrale avec les dépouilles (...). Il y a eu des altercations avec la police, les habitants du quartier étaient hostiles et se sont mis du côté des policiers. Ils couraient après les chrétiens", a affirmé un autre copte. Plusieurs témoins ont indiqué que le cortège funèbre avait été attaqué peu après sa sortie de l'église, alors que fusaient des slogans contre le pouvoir islamiste.
La police anti-émeutes, déployée devant le portail principal du lieu de culte, a tiré des grenades lacrymogènes sur la cathédrale. Des civils, en majorité des habitants du quartier, étaient postés derrière les policiers et échangeaient pierres, bouteilles et bombes incendiaires avec des jeunes positionnés sur le toit de bâtiments situés dans l'enceinte de la cathédrale.
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