Egypte. Nouvelle journée de violences meurtrières
Des émeutes à Port-Said et des affrontements à Suez, les tensions se font de plus en plus fortes dans le pays, où l'opposition menace de boycotter les prochaines élections.
EGYPTE - Après un vendredi meurtrier, alors que de nombreuses manifestations célébraient les deux ans du début de la révolution en Egypte, le pays a connu une journée très tendue, samedi 26 janvier. Le Conseil de défense nationale égyptien, présidé par le chef de l'Etat Mohamed Morsi, a appelé au calme et au dialogue national après la mort de près de 40 personnes en deux jours dans plusieurs manifestations de violences. Résumé.
Au moins 30 morts dans des émeutes à Port-Saïd
Les affrontements ont éclaté samedi dans la matinée, juste après le verdict du procès concernant les émeutes de Port-Said, qui avaient fait 71 morts à l'issue d'un match de foot l'année dernière. Sur 73 personnes jugées, 21 sont condamnées à mort. Certains de leurs proches tentent alors d'envahir la prison où les prévenus sont détenus. Les forces de l'ordre ont répliqué à des tirs, provoquant des scènes d'émeutes et la fermeture des commerces. Au moins 31 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées.
De nouveaux affrontements à Suez
A l'entrée sud du canal de Suez, à l'Est du Caire, des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le principal poste de police de la ville mais la police les en a empêchés avec des tirs de grenades lacrymogènes. La veille, l'armée avait été déployées après que huit personnes avaient été tuées après des manifestations hostiles au président Mohamed Morsi.
L'opposition maintient la pression sur Mohamed Morsi
Dans un communiqué le Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition aux islamistes, a déploré les décès qui se sont produits au cours de ce qu'il a qualifié de "nouvelle vague révolutionnaire" et appelé les Egyptiens à manifester "pacifiquement".
Il exige notamment la formation d'un gouvernement de salut national, d'une commission de juristes pour amender la Constitution qu'il qualifie d'"illégale"et le limogeage du Procureur général nommé par le président islamiste Mohamed Morsi. Enfin, selon le texte, "le Front a aussi décidé de ne participer aux prochaines élections législatives que dans le cadre de cette solution nationale globale." Ces élections que l'opposition menace de boycotter doivent avoir lieu en mars ou avril, à une date non encore connue.
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