Guaino critique la ligne Copé : "C'est Tintin chez les Soviets"
Soutien à Bayrou, nominations, programme, l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy a écrit au patron de l'UMP pour lui signaler ses nombreux désaccords.
Alors que plus personne à l'UMP ne croit à la "vague bleue" promise par Jean-François Copé pour les élections municipales, Henri Guaino donne de la voix. Le député UMP des Yvelines a écrit, vendredi 24 janvier, à Jean-François Copé, président de l'UMP, pour lui faire part de ses désaccords sur sa ligne politique. Et d'estimer que celle-ci fait "à nouveau désespérer" les Français de droite.
Dans cette lettre, l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy à l'Elysée demande notamment à Jean-François Copé de "déclarer solennellement" samedi 25, lors du Conseil national que l'UMP tient à Paris, que le principal parti de l'opposition ne soutient pas François Bayrou, candidat aux élections municipales à Pau. Ce soutien au président du MoDem, qui avait voté pour François Hollande au second tour de l'élection présidentielle en 2012, est "inacceptable" à ses yeux.
Le bureau politique composé "dans l'entresoi"
De plus, le député demande au président de l'UMP de "reporter l'adoption des grandes lignes du projet politique de l'UMP", lesquelles "n'ont fait l'objet d'aucun grand débat dans les fédérations, d'aucun processus de maturation intellectuelle et politique". Il réclame de surcroît le report de "l'élection des membres élus du bureau politique", dont la liste a été "concoctée dans l'entresoi de quelques-uns, sans que ce scrutin soit annoncé". Et d'attaquer : "Cette manoeuvre ruine la confiance, elle nous divise, nous fragilise (...) Elle est inexcusable. C'est Tintin chez les Soviets".
Enfin, Henri Guaino demande au patron de l'opposition de "reporter l'investiture de la tête de liste pour les élections européennes en Ile-de-France", Alain Lamassoure. "C'est une faute et c'est irresponsable" car ce dernier est "partisan d'une Europe fédérale et un ardent défenseur de l'Union européenne telle qu'elle se construit", rappelle Guaino qui souhaite "un changement au contraire très profond" de cette construction.
A son arrivée au Conseil national de l'UMP, samedi, Jean-François Copé a répondu, selon BFMTV : "C'est normal. Chacun pousse son petit cri d'identité, chacun exprime ses différences, c'est humain." Et de marteler : "Ce qui est essentiel, c'est de consacrer son énergie pour s'opposer à la gauche et à l'extrême-droite, pas dans sa propre famille politique."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.