Hamon attaque "l'imposture" Macron et "l'indulgence" de Mélenchon à l'égard de Poutine et Al-Assad
Distancé dans les sondages, le candidat du PS déclare miser sur "lintelligence" des "électeurs de gauche".
Il assure que "l'adversité [le] mobilise". A la traîne dans les sondages, Benoît Hamon, candidat socialiste à l'élection présidentielle, pense pouvoir déjouer les pronostics, dans un entretien à Libération, publié samedi 15 avril. "Je finis la campagne en très grande forme", assure le candidat PS, placé dans toutes les enquêtes d'opinion en cinquième position, autour de 8% des intentions de vote, loin derrière le carré de tête, à neuf jours du premier tour. "Je suis confiant dans le fait que c'est l'intelligence et pas l'émotion ou les sondages qui guideront le choix des électeurs de gauche", insiste Benoît Hamon. "Je suis en campagne jusqu'au bout pour convaincre et éviter que les électeurs soient tentés de choisir un 'bon candidat', alors que l'enjeu est de choisir un bon président", ajoute-t-il.
"Macron n'est pas prêt à gouverner"
Dans ce long entretien, Benoît Hamon considère que ses adversaires sont Marine Le Pen et François Fillon, mais étrille surtout Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. "Avec Emmanuel Macron, les classes moyennes et populaires seront plus faibles dans cinq ans qu’elles ne le sont aujourd'hui", déclare-t-il. "Je ne vois pas en quoi cela fera baisser le FN quand ce type de programmes fait grimper l’extrême droite partout en Europe", dit-il en ajoutant qu'"Emmanuel Macron n'est pas prêt à gouverner".
Voilà un homme qui dit 'vive la négociation sociale !', mais met fin au paritarisme. C’est de l’imposture. Emmanuel Macron n’est pas prêt à gouverner.
Benoît HamonLibération
Le candidat socialiste revient aussi sur ses divergences avec le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. "Ce combat que nous menons séparément ira jusqu'au 23 avril parce que, je le dis, on ne gouverne pas ou on ne reconstruit pas la gauche sur la sortie de l'Europe", plaide-t-il. "Moi aussi, j'aurais pu dire 'qu'ils dégagent tous !', dire que tout est de la faute de l'Europe. Mais cela n'aurait pas été rigoureux", argumente-t-il. Et d'épingler "l'indulgence" de Jean-Luc Mélenchon "à l'égard de pays qui restreignent les libertés publiques". "Toute cette zone grise qu'il a volontairement entretenue sur la Russie de Poutine et sur Al-Assad participe de la confusion de notre époque", grince Benoît Hamon.
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