Présidentielle : Emmanuel Macron passe six millions de coups de téléphone pour convaincre les électeurs
"Voilà, je suis candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 avril." Dans un message vocal d'une minute et demie, le candidat appelle à aller voter.
"Bonjour, c'est Emmanuel Macron." Au moment de décrocher leur téléphone, de nombreux Français pourraient être surpris par cette annonce. Au bout du fil, le candidat d'En marche ! à la présidentielle tente de les convaincre d'aller voter dimanche 23 avril. En réalité, il s'agit d'un message vocal préenregistré d'une minute trente, diffusé par son équipe de campagne.
"Merci de prendre une minute de votre temps pour me rappeler, explique le candidat dans cet enregistrement. Voilà, je suis candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 avril. J'espère que vous avez bien prévu d'aller voter. Ce que je vous propose, c'est que votre bulletin de vote soit utile." Suit un argumentaire sur les "bonnes raisons" d'aller voter En marche ! dès le premier tour.
Six millions de numéros issus de l'annuaire public
Contactée par franceinfo, l'équipe d'En marche ! précise que six millions d'appels téléphoniques vont être passés du 18 au 21 avril. Une campagne massive qui vient compléter la stratégie du candidat à quelques jours de l'élection, avec quatre meetings en une semaine et huit millions de tracts distribués.
Les numéros de téléphone sont issus de l'annuaire public, précise l'équipe d'Emmanuel Macron. Les personnes qui y figurent sont donc considérées comme des "contacts occasionnels", selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil(Nouvelle fenêtre)). Le candidat doit, lors du premier contact, informer la personne sur la possibilité qu’elle détient de s’opposer à la réception de nouveaux messages. L'équipe assure respecter cette règle et laisser la possibilité aux personnes appelées d'écouter, ou non, le message d'Emmanuel Macron.
"Macron vient me harceler sur mon propre téléphone"
Une démarche qui a tout de même surpris de nombreux internautes. Certains ont fait part de leur étonnement sur les réseaux sociaux, au moment de décrocher leur téléphone ou d'écouter leur boîte vocale.
Ptdrrrrr mon père décroche le téléphone y'a 3 secondes de blanc et: "Bonjour, c'est Emmanuel Macron"
— the books to ur shao (@tedromeda) 18 avril 2017(Nouvelle fenêtre)
Mddddddr mon portable et le téléphone fixe qui sonne en même temps et La j'entend " Bjr cnest Emmanuel Macron " msg enregistré
— Before Anyone Else ♡ (@EstelleAald) 18 avril 2017(Nouvelle fenêtre)
D'autres n'ont pas vraiment apprécié cette intrusion dans leur vie privée. "Je sature et je tiens à le dire haut et fort : ça suffit comme ça le harcèlement téléphonique", a critiqué une certaine Annie Engel dans les commentaires du site du Figaro(Nouvelle fenêtre).
Et voilà maintenant que Macron vient m'harceler sur mon propre téléphone pour que j'écoute son programme #Stop(Nouvelle fenêtre) #Propagande(Nouvelle fenêtre) #Elections2017(Nouvelle fenêtre)
— BnJ (@Bn_J_) 18 avril 2017(Nouvelle fenêtre)
Le "Mélenphone" déjà expérimenté
Emmanuel Macron n'est pas le seul candidat à utiliser le téléphone pour convaincre les électeurs. Des soutiens de Jean-Luc Mélenchon ont aussi créé un système de mise en relation baptisé le "mélenphone"(Nouvelle fenêtre). Ces volontaires du mouvement de la France insoumise ont déjà passé des milliers d'appels(Nouvelle fenêtre) pour expliquer leur programme via cette plateforme.
Idem à droite. Aux élections régionales, les candidats Les Républicains avaient enregistré des messages vocaux(Nouvelle fenêtre) pour convaincre les abstentionnistes. De quoi alerter la Cnil qui déconseille clairement aux partis politiques d'utiliser cette technique jugée "particulièrement intrusive".
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