Présidentielle : les soutiens de Benoît Hamon regrettent les "trahisons" et le vote "tactique" des Français
Benoît Hamon, le candidat PS à l'élection présidentielle, a été éliminé dès le premier tour dimanche. Ses soutiens accusent les "trahisons" et le vote "tactique" des Français qui lui ont préféré Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron.
Pour la deuxième fois en quinze ans, le Parti socialiste ne sera pas représenté au deuxième tour de l'élection présidentielle. Son candidat Benoît Hamon n'a récolté que 6,3% des suffrages au premier tour, dimanche 23 avril, loin derrière Emmanuel Macron (23,9%), Marine Le Pen (21,7%), François Fillon (20%) et Jean-Luc Mélenchon (19,2%).
La porte-parole de Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, ancienne ministre et "frondeuse", et Yannick Jadot, l'euro-député écologiste ont tiré un premier bilan de cette élimination à franceinfo.
Aurélie Filippetti accuse "l'étiquette du Parti socialiste" et "les trahisons"
Pour la porte-parole de Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, "l'étiquette du Parti socialiste lui a porté préjudice". Selon elle, "même s'il avait été de ceux qui avaient contesté le quinquennat, on le lui a fait payer". La députée de Moselle a l'impression "que les électeurs lui ont fait payer le bilan de ce quinquennat." "Il y avait une envie de tourner la page de ce quinquennat et les électeurs se sont reportés sur Jean-Luc Mélenchon, qui fait un excellent score", a-t-elle ajouté.
Aurélie Filippetti a également évoqué "les trahisons" dont a été victime, selon elle, Benoît Hamon. Ce dernier "a fait une campagne très digne, mais il n'a pas fait une campagne facile : je rappelle le feuilleton des trahisons qui ont émaillé sa campagne depuis son élection à la primaire", a-t-elle expliqué. Pour le second tour, l'ancienne ministre et frondeuse du gouvernement Valls appelle à voter pour Emmanuel Macron, même si "ça ne veut pas dire qu'on soutient son programme" ni "qu'on lui donne un chèque en blanc".
Yannick Jadot regrette le vote "tactique" des Français
L'écologiste Yannick Jadot, qui a retiré sa candidature lors de la campagne présidentielle en faveur de Benoît Hamon, a estimé dimanche que "les électrices et électeurs n'ont pas compris et n'ont pas vu la rupture" que Benoît Hamon représentait. "On fera l'analyse, mais il avait une ligne tellement différente de la ligne officielle du PS et du gouvernement !" a t-il regretté.
.@franceinfo Si le gros du PS et du Gouvernement ont saboté la campagne de @benoithamon c'est bien qu'il portait une rupture forte avec eux. pic.twitter.com/XETKP5CDkf
— Yannick Jadot (@yjadot) 23 avril 2017
Il a déploré la tendance des électeurs à choisir un vote "tactique" : "J'ai vu des électeurs de Benoît Hamon aller vers Jean-Luc Mélenchon en se disant que c'est le vote de gauche le plus important, ou aller vers Emmanuel Macron pour éviter François Fillon."
L'eurodéputé écologiste n'est toutefois pas revenu sur l'échec d'une alliance avec Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne : "Quand vous avez une campagne qui est lancée avec 500 signatures, la cohérence c'est aussi d'aller au bout". Il n'a pas non plus considéré que les écologistes auraient pu faire un meilleur score seuls, en maintenant sa candidature.
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