Espagne : loterie à l'emploi
Du travail en guise de gros lot en Espagne. Le maire d Alameda, en Andalousie, organise une fois par mois une tombola pour distribuer les postes d'employés municipaux en CDD.
Perdu dans les champs d'oliviers, Alameda n'a rien d'un Las Vegas mais le hasard et la chance y jouent aussi un rôle clé. Chaque mois, le jour du tirage au sort, l'espoir et l'angoisse chez les habitants au chômage. Car le jackpot du tirage est un emploi municipal.
Je suis très angoissé, il n'y a rien d'autre ici.
Les candidats se pressent pour assister au tirage. C'est monsieur le maire qui fait tourner la roue de l'infortune. 500 participants pour trois CDD d'éboueur de un et trois mois payés 1000 euros. Les visages tendus disent combien ce maigre contrat est espéré.
On veut tous que notre numéro soit tiré.
Les trois gagnants tirés au sort ne sont pas présents dans la salle. Ceux-là repartent bredouilles.
Je suis déçu, je n'ai pas eu de chance, j'attends le mois prochain.
Mais je sais que c'est quelqu'un d'autre qui en a aussi besoin.
A Almeda, cette loterie à l'emploi existe depuis cinq ans, depuis l'effondrement du secteur de la construction. Tous les hommes de la région y travaillaient. C'est ce maire qui appartient a un petit parti de gauche qui en a eu l'idée face au drame du chômage.
Je ne veux pas que ce soit un modèle, c'est une réponse extrême à un problème extrême. J'ai cherché la forme la plus équitable pour partager le travail.
Dans quelques jours, cet agent d'entretien gagnant d'un précédent tirage, va céder sa place au nouvel élu.
Travailler trois mois après un long chômage, ça a été très bien venu pour mon foyer.
Les règles de la loterie sont strictes : une fois qu'on a gagné un contrat, il faut attendre que tous les participants aient été tirés au sort au moins une fois pour pouvoir pouvoir reparticiper, autant dire que l'attente est longue.
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