Espionnage de Besancenot : 15 mois de prison avec sursis pour l'ex-distributeur du Taser
Il était poursuivi pour "violation du secret professionnel", "accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" et "détournement de finalités de données".
Antoine Di Zazzo, patron de SMP Technologies, a été condamné, jeudi 31 janvier, à quinze mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende, pour avoir fait espionner Olivier Besancenot, ancien porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste, entre 2007 et 2008. L'ex-distributeur du Taser était poursuivi pour complicité de "violation du secret professionnel", "accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données" et "détournement de finalités de données". Il a annoncé qu'il ferait appel.
Le conflit entre Olivier Besancenot et SMP Technologies commence lors de la campagne présidentielle de 2007. Le leader trotskiste, alors candidat de la LCR, affirme en novembre 2006, sur Canal+, que le pistolet à impulsion électrique Taser aurait fait une centaine de morts aux Etats-Unis. Antoine Di Zazzo porte plainte pour diffamation – il sera débouté.
Une surveillance très rapprochée et illégale
L'affaire aurait pu en rester là. Mais en mai 2008, L'Express révèle que le leader du NPA a fait l'objet d'une surveillance rapprochée de la part d'une "officine de renseignement privée", commanditée par le patron de SMP Technologies. Les détectives privés épient, entre autres, les déplacements de la compagne et du jeune fils de l'homme politique, se procurent leurs numéros des comptes bancaires et leurs soldes "au centime près".
Antoine Di Zazzo affirme avoir simplement voulu connaître le domicile de Besancenot dans le cadre du procès en diffamation. Mais les avocats de ce dernier soupçonnent le distributeur du Taser d'avoir cherché à déstabiliser Besancenot en déterrant des informations compromettantes le concernant - jamais trouvées.
Des peines allant de deux mois avec sursis à un an avec sursis ont été prononcées à l'encontre des neuf autres prévenus, détectives, policiers à la retraite ou en activité, dont l'un en détachement dans une banque, agents des douanes ou des impôts, poursuivis pour avoir notamment consulté des fichiers confidentiels.
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