Procès Merah : un verdict "difficile à encaisser" mais "on va continuer le combat", affirme le frère d'une victime
Naoufal Ibn Ziaten, le frère de la première victime de Mohamed Merah, était l'invité de franceinfo vendredi. Il regrette qu'Abdelkader Merah n'ait pas été reconnu complice des crimes de son frère.
Naoufal Ibn Ziaten, le frère d'Imad Ibn Ziaten, première victime de Mohamed Merah, a déclaré vendredi 3 novembre sur franceinfo que le verdict du procès d'Abdelkader Merah "a été difficile à encaisser", mais "on va continuer le combat, a-t-il assuré, avant de poursuivre : "Imad est mort debout, il n'a pas voulu se mettre à genoux. On va refuser, nous, de se mettre à genoux et on va continuer de se battre."
La veille, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle, le jugeant coupable d'association de malfaiteurs terroriste mais pas complice des sept assassinats perpétrés par son frère Mohamed en mars 2012 à Toulouse et Montauban.
Toujours convaincu de la complicité d'Abdelkader Merah
Naoufal Ibn Ziaten a développé : "Ça fait cinq ans et demi qu'on attend ça et aujourd'hui, il me semble qu'on a voulu mettre un genou à terre face à cet ennemi. Il est resté debout, Imad", a-t-il déclaré, faisant référence au refus de son frère de se mettre à plat ventre devant Mohamed Merah, qui le menaçait de son arme.
Le frère de la victime affirme qu'il aurait voulu une condamnation pour complicité d'assassinats, "parce qu'Abdelkader Merah était le mentor, le cerveau de Mohamed Merah. Si Abdelkader Merah n'existait pas, l'histoire Mohamed Merah n'aurait pas existé".
Un procès "très éprouvant"
Naoufal Ibn Ziaten a trouvé le procès "très éprouvant. Un long couloir, qui nous mène à la salle, qui nous a l'air très long, une salle qui a l'air sous tension, des regards avec Abdelkader Merah qui faisaient peur. Et je n'avais pas le droit de baisser les bras, de baisser le regard."
Maître Dupond-Moretti était agressif. Méchant. Pas digne. Irrespectueux. Il n'a fait que polluer nos débats tout au long des cinq semaines. Brailler, crier, ce n'est pas digne d'un avocat. Ce n'est pas de la colère, c'est qu'il a oublié qu'on était sur le banc des victimes. Il nous a oubliés. Il nous a parlé comme à des assassins.
Naoufal Ibn Ziaten, frère d'Imad Ibn Ziaten, première victime de Mohamed Merahà franceinfo
"On a besoin de tous pour arrêter cet ennemi, arrêter ces assassins, cette secte criminelle qui tue aujourd'hui. Nous, civils de toutes confessions, juive, chrétienne, musulmane. C'est pas ça l'islam", a conclu le frère de la première victime du "tueur au scooter".
La mère de Naoufal et Imad Ibn Ziaten, Latifa Ibn Ziaten, a jugé quant à elle que la cour d'assises n'était pas allée "jusqu'au bout", estimant qu'"on est trop naïf en France".
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