Lille : une figure de l'extrême droite soupçonnée d'avoir fourni des armes à Coulibaly
Selon "La Voix du Nord", la piste des attentats de Paris est "en bonne voie de confirmation" dans une enquête sur un trafic d'armes à Lille.
Il a été arrêté et écroué en janvier pour trafic d'armes. Mais les ennuis judiciaires de Claude Hermant, une figure de la mouvance identitaire (extrême droite) de Lille (Nord), pourraient prendre une tout autre tournure. La Voix du Nord rapporte dimanche 3 mai que les enquêteurs le soupçonnent d'avoir fourni des armes à Amedy Coulibaly, l'auteur de l'attaque contre l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes en janvier.
"Une piste très sérieuse"
"C’est une piste très sérieuse, en bonne voie de confirmation", explique la source du quotidien régional. Employé d'une friterie, cet ancien mercenaire – il a combattu au Congo, en Angola et en Croatie – remilitarisait depuis quelques années des armes neutralisées d'Europe de l'Est, avant de les revendre. Il travaillait notamment avec un trafiquant de Charleroi (Belgique), où Amedy Coulibaly a acheté ses armes.
Les enquêteurs soupçonnent donc un lien, même indirect, entre les deux affaires. Selon la source de La Voix du Nord, Claude Hermant ignorait sans doute la destination finale de ses armes. "Dans ce genre de trafic, il y a toujours un ou des intermédiaires. Claude Hermant ne connaissait pas forcément la destination finale des armes. Ça montrerait en tout cas la porosité entre certains milieux islamistes et du banditisme", indique une source proche du dossier.
Informateur pour la gendarmerie
Son avocat Maxime Moulin, contacté par francetv info, affirme que Claude Hermant n'avait aucun lien avec Amedy Coulibaly. "Je n'étais au courant de rien, et mon client non plus, explique-t-il. J'ai découvert cette affirmation dans la Voix du Nord, qui en sait visiblement plus que Claude Hermant et moi réunis." L'avocat ajoute qu'il attend "des preuves" d'un lien entre les deux hommes.
Claude Hermant, 51 ans, évolue depuis des années dans les milieux de "barbouzes" et d’extrême droite. Il a été membre de la sécurité du FN dans les années 1990 et s’est fait connaître dans la région en étant l'un des leaders de l’ex-Maison flamande de Lambersart. Ces derniers temps, il travaillait dans une friterie de Lille.
L'affaire se complique un peu plus, car l'ancien barbouze était aussi un informateur de la gendarmerie. Cette dernière ne l'aurait cependant pas missionné pour ces trafics, précise le quotidien local.
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