: Vidéo Attentats : la femme d'un des otages accuse BFMTV d'avoir mis en danger la vie de son mari
Lors d'un direct réalisé devant l'épicerie casher porte de Vincennes, à Paris, une femme a reproché à BFMTV d'avoir divulgué, dans l'un de ses bandeaux, des informations qui auraient pu conduire le terroriste à tuer son mari.
Moment de tension entre une famille d'otage et BFMTV, samedi 10 janvier, porte de Vincennes, à Paris, là où a eu lieu une prise d'otages dans un magasin casher vendredi. Alors qu'un rassemblement était organisé en mémoire des victimes d'Amedy Coulibaly, une femme, se présentant comme l'épouse d'un des otages, a accusé la chaîne d'information en continu, d'avoir mis la vie de son mari en danger.
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Si, dans un premier temps, elle a témoigné de son angoisse et de son émotion durant la prise d'otages, elle a ensuite adressé des reproches à la chaîne sur laquelle elle était justement interrogée en direct. "Vous avez failli faire une grosse, grosse, grosse erreur, BFM. Parce que vous étiez en direct avec les gens qui étaient dans la chambre froide. Ils vous ont dit qu'ils étaient six en bas avec un bébé. Et deux minutes après, c'est passé sur BFM. Et le terroriste a regardé BFM", a-t-elle expliqué.
Selon elle, son mari faisait partie du groupe de six personnes qui a trouvé refuge dans les sous-sols de la supérette. "Heureusement qu'il n'a pas vu la bande qui passait en bas [de l'écran]. Sinon, mon mari et les cinq autres étaient morts, parce qu'il descendait et il les mitraillait tous, parce qu'il était persuadé qu'il n'y avait plus personne en bas. Et BFMTV a marqué 'Cinq personnes en bas + un bébé'. Trop d'informations tue l'information", a poursuivi cette témoin avant que la journaliste ne retire le micro et le plateau prenne le relais.
Le directeur de la rédaction de BFMTV se défend
Contacté par Le Monde, Hervé Béroud, le directeur de la rédaction de BFMTV dit vouloir ne pas polémiquer, mais estime que sa chaîne n'a pas commis de fautes : "Nous n'avons, à BFMTV, jamais été en contact avec les gens retenus en otage dans la chambre froide. Nous étions au courant de leur existence, de source policière, mais nous n'avons pas été en contact avec eux", se défend-il avant de préciser que "la dame dit aussi que nous avons écrit que des otages étaient cachés dans notre bandeau écrit en bas de l'écran. Or, nous n'avons, pendant l'opération, jamais écrit aucun bandeau mentionnant des gens cachés".
Hervé Béroud détaille aussi la manière dont les informations sont remontées jusqu'à l'antenne. "A une occasion, le journaliste Dominique Rizet, en plateau, a évoqué une femme qui se serait cachée dans une chambre froide. Mais il l'a fait parce qu'il était en contact avec une personne du RAID sur place, qui lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide. Pourtant, M. Rizet s'est ensuite dit que ce n'était pas la peine de redire cette information, par prudence."
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