Cet article date de plus de huit ans.

Ce que l'on sait de l'agression d'une femme et ses trois filles dans un village de vacances des Hautes-Alpes

Un homme a attaqué à l'arme blanche une mère de famille et ses trois filles à Garde-Colombe. Elles ont été hospitalisées mais leurs jours ne sont plus en danger. Un geste déplacé pourrait être à l'origine de l'agression.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le village de vacances de Lagrand, sur la commune de Garde-Colombe (Hautes-Alpes), photographié en février 2011 par le service Google Street View. (GOOGLE MAPS)

Une mère de 46 ans et ses trois filles, âgées de 8 à 14 ans, ont été hospitalisées après avoir été agressées à l'arme blanche par un homme de 37 ans, mardi 19 juillet, dans un village de vacances à Garde-Colombe (Hautes-Alpes). La plus jeune fille, qui se trouvait dans un état d'urgence absolue, a été héliportée vers l'hôpital de Grenoble (Isère), mais son pronostic vital n'est plus engagé.

L'homme a été interpellé et placé en garde à vue, laquelle a été prolongée mercredi matin. Le procureur de la République de Gap a ouvert une enquête du chef de tentative d'homicide et de tentatives d'homicides sur mineures de moins de 15 ans. Francetv info vous résume ce que l'on sait sur cette agression, sur laquelle persistent de nombreuses zones d'ombre.

Comment s'est déroulée l'agression ?

Les faits se sont produits vers 9h30, mardi matin, au Village vacances famille (VVF) de Lagrand, sur la commune de Garde-Colombe. Le suspect se trouvait en vacances avec sa famille, dans le logement voisin des victimes, qui, selon une source proche de l'enquête citée par Le Dauphiné Libéré, prenaient leur petit déjeuner. Il a porté plusieurs coups aux filles d'abord, puis à la mère avec "un petit couteau pliable", qui a été retrouvé, selon le procureur de la République de Gap. Il a ensuite pris la fuite en voiture, selon Le Parisien, mais il a rapidement été rattrapé par les gendarmes et placé en garde à vue.

Quel est le profil du suspect ?

L'homme interpellé après cette agression est âgé de 37 ans. Originaire des Yvelines, il est connu des services de police pour des faits de droit commun, dont le plus récent date de 1999, mais pas des services de renseignement. Il résidait au village vacances avec sa femme et ses deux enfants en bas âge.

Selon le procureur, les deux familles se connaissaient depuis le début de la semaine et la famille des victimes aurait porté assistance à cet homme après que ce dernier a fait un malaise, lundi soir. A la suite de ce malaise, il avait, selon une source proche de l'enquête citée par Le Dauphiné Libéré, décidé de quitter le village vacances mardi matin. L'homme a alors chargé l'essentiel des bagages de sa famille dans le véhicule avec lequel il a pris la fuite après l'agression, laissant sur place sa propre épouse et ses deux enfants âgés de huit et six ans qui déjeunaient eux aussi dans leur résidence de vacances, a précisé le parquet dans un communiqué.

Auditionné, l'homme a prétendu n'avoir quasiment aucun souvenir des faits qui lui sont reprochés. Et l'examen médical, puis l'examen psychiatrique, n'ont pas permis de mettre en évidence une quelconque pathologie de nature psychiatrique. "L'expert psychiatre a estimé que son discours était cohérent et en lien avec la réalité", ajoute le parquet. 

Qui sont les victimes et quel est leur état de santé ?

Les victimes, qui séjournaient dans le village de vacances, sont une mère, âgée de 46 ans, et trois filles âgées de 8, 12 et 14 ans, originaires de la région de Nantes, selon le maire de Garde-Colombe. La plus jeune fille a été héliportée vers l'hôpital de Grenoble, en état d'urgence absolue, mais son pronostic vital n'est plus engagé. Selon le maire de Garde-Colombe, cité par Le Dauphiné Libéré, la fillette a eu un poumon perforé et a été opérée avec succès. Les trois autres victimes ont été transférées vers le centre hospitalier de Gap. La mère a été poignardée au niveau du sternum, précise Le Dauphiné Libéré.

Que sait-on du motif de son agression ?

Un geste déplacé pourrait être à l'origine de l'attaque. "Le mari et père des victimes affirme avoir croisé le suspect en train de quitter les lieux (...) après l'agression. Le suspect lui aurait alors déclaré : 'Tu n'aurais pas dû faire ça devant ma femme', tout en reproduisant le geste de se gratter au niveau de l'entrejambe par-dessus son short", a précisé le procureur Raphaël Balland, mercredi, dans un communiqué.

"Le mari de la victime ne se souvient pas avoir eu un tel geste", a ajouté le magistrat, estimant par ailleurs qu'il était "difficilement compréhensible qu'un tel geste puisse être à l'origine d'une agression aussi grave commise par une personne qui serait saine d'esprit ou dénuée de toute démarche idéologique".

"Les perquisitions et premières exploitations des documents et objets saisis" lors des perquisitions dans les Hautes-Alpes et les Yvelines "n'ont mis en évidence aucun phénomène de particulière radicalisation de type islamiste", selon le procureur. Le magistrat mentionne toutefois un "incident" : au cours de sa garde à vue, le suspect "s'est emporté, refusant qu'on lui prenne ses empreintes. Il a alors crié à trois reprises : 'Allah akbar'".

L'auteur des coups, qui a gardé le silence pendant sa garde à vue, a par ailleurs dit au procureur "qu'il souffrirait de dépression, mais aussi de schizophrénie depuis plusieurs années". En invalidité depuis 2009, il aurait arrêté de prendre son traitement depuis six mois.

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