Deux villes de banlieue parisienne imposent un couvre-feu à des commerces
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) espèrent ainsi réduire les nuisances liées au trafic d'alcool et de drogue.
Les riverains sont contents mais les commerçants furieux. A Saint-Denis, la mairie a ordonné à 70 commerces de fermer à 20 heures au plus tard. L'arrêté a été pris le 27 juillet et pour trois mois. La mairie communiste de cette ville de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, entend lutter contre les nuisances liées à l'alcool et la drogue.
Selon la municipalité, de nombreuses boutiques, comme des salons de coiffure, vendaient illégalement de l'alcool dans le quartier de la gare, classé Zone de sécurité prioritaire (ZSP). Des riverains excédés avaient envoyé des pétitions et des mails à la mairie et à la police.
Des nuisances et des dégradations en baisse
La mairie a dressé un premier bilan au bout de trois semaines et a jugé la mesure "très positive", avec une forte baisse des nuisances et des dégradations sur la voie publique. "Les troubles dans le quartier ont grandement diminué", a confirmé une habitante. Avant, dit-elle, "il y avait des attroupements, avec des problèmes d'alcool et de drogue" toute la nuit. Désormais, selon elle, "le calme est revenu avec la présence de policiers et de fourgons de CRS".
Mais pour les commerçants visés, le couvre-feu ne passe pas. Certains dénoncent un arrêté "beaucoup trop sévère", "pris sans concertation". D'autres pointent du doigt une municipalité "instrument des promoteurs immobiliers", dans une ville populaire en pleine mutation, et "qui se sert du thème de la sécurité" à des fins "électoralistes" en vue des municipales.
Villeneuve-Saint-Georges lutte contre l'alcoolisme
De l'autre côté de Paris, Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) a elle aussi pris un arrêté municipal, valable du 1er juin au 31 décembre, interdisant l'ouverture des commerces après 22 heures dans une partie de la principale rue commerçante. Pour les mêmes motifs. Et depuis l'arrêté, "les actes d'alcoolisme et de petite délinquance ont largement diminué, ainsi que le tapage nocturne", s'est félicité le directeur de cabinet du maire (PCF).
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