Les parents d'Agnès Marin, l'adolescente tuée au Chambon-sur-Lignon, indignés par le livre des parents du meurtrier
Fait rarissime en France, Mathieu Moulinas a été condamné à la perpétuité alors qu'il était mineur. Il a été reconnu coupable du viol et du meurtre de sa camarade de lycée, qu'il a commis en 2011.
"Nous trouvons ce livre indécent et sa sortie nous a ébahis." Paola et Frédéric Marin ont confié leur indignation, lundi 25 avril, dans Le Figaro (article payant). Ils réagissent à la diffusion d'un documentaire, début février, suivie de la publication du livre Parents à perpétuité (éd. Flammarion), le 6 avril. Un ouvrage dans lequel, Sophie et Dominique Moulinas témoignent. Or, il s'agit des parents de Matthieu, condamné à perpétuité pour le viol et le meurtre d'Agnès Marin, au collège-lycée Cévenol international, situé au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire).
Dans ce livre, le couple revient d'abord sur les faits : "Le 16 novembre 2011, [Matthieu] a violé puis assassiné Agnès Marin. Elle avait treize ans, lui dix-sept. Seize mois plus tôt, il avait déjà violé une camarade de classe puis il avait été remis en liberté dans l'attente de son jugement. Nous pensons constamment à ses victimes et à leurs proches." Ils détaillent ensuite les sentiments "de honte, de chagrin, de culpabilité" qui les habitent aujourd'hui. "Nous sommes les parents d’un tueur et violeur. (...) Pourtant, nous aimons toujours notre fils. Nous restons ses parents. A perpétuité", écrivent Sophie et Dominique Moulinas.
"Il s'agit d'une vraie campagne de show-biz"
"Pendant le procès, Dominique Moulinas ne nous a jamais regardés, jamais parlé. A la barre, il a commencé par dire qu'il n'était pas facile d'être le père de Matthieu, il s'inquiétait de ses problèmes plutôt que de ceux de son fils", rétorquent les parents d'Agnès Marin. Eux estiment dans Le Figaro que ce livre est une opération de communication.
"Les parents de Matthieu Moulinas ont passé plus de temps dans les médias en quelques semaines que nous depuis l'assassinat de notre fille. Il s'agit d'une vraie campagne de show-biz. A la limite, nous aurions pu admettre l'existence de ce livre s'ils avaient reversé l'argent à une association de protection de l'enfance, mais ce n'est pas le cas", réagissent Paola et Frédéric Marin. Ils regrettent aussi que le procès se soit tenu à huis-clos.
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