Cet article date de plus de neuf ans.

Tuerie de Chevaline : un nouveau suspect ?

Selon des informations du journal britannique "Mirror", les enquêteurs s'intéresseraient de près à un ancien légionnaire qui s'est suicidé en juin. Mais aucun élément concret ne l'incrimine pour l'instant.

Article rédigé par franceinfo - avec Benoît Gadrey
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le village de Chevaline (Haute-Savoie), le 18 février 2014. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Le mystère de la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie) va-t-il un jour s'éclaircir ? Selon le journal britannique Mirror, qui cite le procureur d'Annecy dans un article publié samedi 23 mai, un ancien légionnaire de la région, Patrice Menegaldo, serait aujourd'hui "un vrai suspect" dans le quadruple assassinat. L'homme, qui s'est suicidé en juin 2014, avait déjà été interrogé comme simple témoin en 2012. Il a écrit dans une note ne plus supporter les soupçons pesant sur lui.

Le 5 septembre 2012, trois membres de la famille Al-Hilli, en vacances dans les Alpes, et un cycliste amateur de la région, Sylvain Mollier, ont été assassinés au bord d'une petite route forestière. Les pistes se sont succédé, mais le quadruple meurtre de Chevaline n'a jamais été élucidé.

Le drame local, hypothèse privilégiée

Dans un livre intitulé The Perfect Crime, Tom Parry, journaliste au Mirror, revient sur cette affaire. Selon lui, alors que la famille Al-Hilli, d'origine irakienne, a souvent été perçue comme la cible numéro un de l'assassinat, et Sylvain Mollier comme une victime collatérale, une piste différente émergerait aujourd'hui. A l'appui, il cite le procureur Eric Maillaud. "L'hypothèse privilégiée par les enquêteurs est celle d'un meurtre aux racines locales, explique le magistrat. Nous avons un vrai suspect. Je parle du légionnaire d'Ugine [Patrice Menegaldo]."

"Nous parlons ici d'un ex-soldat endurci, habitué au maniement des armes, disant soudainement qu'il ne pouvait supporter d'être considéré comme un suspect", souligne Eric Maillaud, toujours cité par le Mirror"Se pourrait-il que ce soit lui ? A-t-il regretté ses actions par la suite et pris sa propre vie ? (...) Il avait les capacités techniques de commettre ce qui a été commis ce jour-là."

Des révélations à nuancer

Joint par France 2, le procureur Eric Maillaud nuance toutefois fortement les informations du Mirror, évoquant une interprétation erronée de ses propos. Le parcours de Patrice Menegaldo, un ancien légionnaire décrit comme isolé et perturbé et qui était une connaissance de Sylvain Mollier et de sa compagne, est effectivement soigneusement examiné par les enquêteurs. Mais c'est avant tout en raison de son profil et de son suicide, en 2014.

"Cela nous intrigue. On ne comprend pas pourquoi il s'est suicidé des mois plus tard, explique Eric Maillaud. Mais "cela n'en fait pas un suspect, et encore moins le suspect numéro un", souligne le magistrat. Aucun élément tangible n'accuserait pour l'instant Patrice Menegaldo. Son ADN ne se trouvait pas sur la scène du crime et son interrogatoire, en 2012, s'était déroulé sans encombres.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.