Projet d'attentat d'extrême droite : huit suspects ont été mis en examen
Les enquêteurs les suspectent d'avoir voulu s'en prendre à des "lieux de culte", dont des mosquées, des "personnes d'origine nord-africaine ou personnes noires", des "militants anti-fascistes" ou des "hommes politiques".
Le groupe projetait des "actions violentes", mais "aux contours imprécis", contre des politiques ou des mosquées, selon une source proche du dossier. Samedi 21 octobre dans la soirée, huit suspects, dont trois mineurs, ont été mis en examen dans l'enquête sur cette organisation d'extrême droite. Au terme de quatre jours de garde à vue, ces hommes âgés de 17 à 29 ans avaient été présentés plus tôt dans la journée à un juge d'instruction et mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a indiqué le parquet de Paris.
Conformément à ses réquisitions, six d'entre eux ont été écroués et un septième a été incarcéré provisoirement dans l'attente d'un débat sur sa détention. Un mineur a par ailleurs été placé sous contrôle judiciaire.
Un coup de filet dans le sud de la France
Mardi, les services antiterroristes avaient mené un coup de filet quatre mois après l'interpellation d'un ancien militant de l'Action française Provence, Logan N., organisation royaliste qui avait multiplié les provocations musclées autour de Marseille et d'Aix-en-Provence avant l'été. Arrêté à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), le jeune homme de 21 ans avait été mis en examen en juillet dans ce dossier mené par un juge antiterroriste en lien avec la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Parmi les dix personnes interpellées dans le sud-est de la France et en région parisienne et placées en garde à vue, deux avaient été relâchées. La justice soupçonne les huit suspects d'appartenir à l'organisation fondée par le jeune homme. Son nom : OAS, un sigle qui reprend celui de l'Organisation de l'armée secrète, responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie au début des années 1960.
Des "mosquées", "des personnes noires" ou "des politiciens" pour cibles
Parmi ses cibles potentielles, l'organisation envisageait de s'en prendre à des "lieux de culte", dont des mosquées, des "personnes d'origine nord-africaine ou personnes noires", des "militants anti-fascistes" ou des "hommes politiques", selon les enquêteurs. Figuraient notamment le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat à la présidentielle de la France Insoumise. Christophe Castaner, ancien député-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), et Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône, ont tous les deux indiqué en avoir été informés par la presse.
L'enquête a montré que "l'organisation prévoyait des achats d'armes et d'effectuer des entraînements paramilitaires. Certains d'entre eux s'étaient déjà entraînés aux tirs", a relaté la source proche du dossier.
Le groupe projetait également "de racketter des chefs d'entreprises afin de financer l'organisation et notamment des achats d'armes". Dans cette logique, Logan N. est suspecté d'être impliqué dans le vol d'un véhicule le 21 juin, pour lequel deux des huit suspects sont en outre poursuivis pour "vol en relation avec une entreprise terroriste".
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