Fatima, Igor, Sean, Yanis, Christine : qui sont les victimes de l'attentat de Nice ?
Des familles en vacances, des touristes étrangers, mais aussi dix enfants et adolescents... L'attaque sur la promenade des Anglais lors du 14-Juillet a coûté la vie à 84 personnes.
Ils étaient venus regarder le feu d'artifice sur la promenade des Anglais à Nice, jeudi 14 juillet, quand Mohamed Lahouaiej Bouhlel est arrivé avec son camion et a fauché la foule massée sur deux kilomètres de trottoir. Ils sont au moins 84 à avoir trouvé la mort lors de cet attentat.
Des familles en vacances, des touristes étrangers, mais aussi dix enfants et adolescents... Voici les informations collectées par francetv info sur ces vies fauchées.
>> Suivez en direct l'enquête sur l'attentat de Nice
David Bonnet, 44 ans
Originaire de Nérondes, dans le Cher, ce père d'une jeune femme de 21 ans s'était installé dans les Alpes-Maritimes à Roquebillière, à 50 km de Nice, avec sa nouvelle compagne, légèrement blessée dans l'attentat. Pisciculteur de profession, il était par ailleurs le fils du premier adjoint au maire de Nérondes. "C'est une famille qu'on connaît bien", a confirmé à l'AFP le maire de cette commune de 1 600 habitants, Roland Gilbert. "Tout le monde est sous le choc, je n'ai pas de mot."
Linda Casanova Siccardi, 54 ans
Cette touriste suisse, inspectrice des douanes, se trouvait en vacances sur la Côte d'Azur avec son mari Gilles, un Français qui a survécu à l'attentat, selon la mairie d'Agno, dans le Tessin, canton du sud de la Suisse, d'où elle était originaire. Le couple n'avait pas d'enfant.
Fatima Charrihi, 62 ans
Cette Marocaine, mère au foyer, avait huit enfants - dont une fille morte de la varicelle à l'âge de trois ans, selon Nice Matin. Elle était arrivée à Nice à 20 ans pour rejoindre son mari maçon et avait été femme de ménage. Portant le voile, elle était décrite par son fils Hamza comme "très pieuse et pratiquante". Elle "pratiquait un islam du juste milieu. Un vrai islam (...) pas celui des terroristes", a-t-il dit à L'Express, la qualifiant dans Nice Matin de "maman extraordinaire".
Nice: "Ma mère est morte dans l'attentat. Elle pratiquait un vrai islam" https://t.co/2MNYZLe6ae pic.twitter.com/8cFtxpOmwU
— L'Express (@LEXPRESS) 15 juillet 2016
Igor Chelechko, 47 ans
Belge d'origine russe, ancien militaire de l'armée soviétique, père de quatre enfants, il vivait à Nice depuis quelques mois, a indiqué Andrey Eliseev, l'archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice. "C'était un homme pieux, qui était très positif."
Magdalena et Marzena Chrzanowska, 21 et 20 ans
Ces deux sœurs de nationalité polonaise étaient en vacances à Nice avec leurs deux autres sœurs qui ont survécu, a indiqué le père Jan Antol, curé de leur paroisse à Krzyszkowice, un village de 2 100 habitants dans le sud de la Pologne. "Elles étaient formidables, très appréciées. Elles aidaient leur père depuis qu'il était veuf. Leur mère est morte il y a quatre ans", a dit le père Antol, ajoutant que leur père était "traumatisé".
Sean Copeland, 51 ans, et Brodie, 11 ans
Ce touriste américain, père de famille du Texas, salarié d'une société informatique, a été tué avec son fils Brodie, âgé de 11 ans. Selon le quotidien texan American Statesman, les Copeland passaient des vacances en famille à Nice, après avoir visité Pampelune et Barcelone, en Espagne. Le club de baseball Hill Country, à Austin, dans lequel jouait Brodie, a posté une photo du jeune garçon sur la plage de Nice, envoyée quelques heures avant l'attentat, avec ce commentaire : "Personne ne mérite ce type de destin, surtout pas une famille aussi formidable."
#CopelandFamily #NiceFrance pic.twitter.com/PRZrAaDJXS
— haley (@haley_copeland) 15 juillet 2016
Yanis C., 4 ans
Ce garçonnet facétieux et "très en avance" était "un fripon, une canaille, toujours souriant", a raconté son père Michaël à Nice Matin et au Parisien. Celui-ci a juste eu le temps de saisir sa femme par le bras pour éviter le camion, jeudi soir sur la promenade des Anglais. Yanis, qui jouait avec d'autres gamins à quelques mètres de là, n'a pas eu cette chance. Installée à Nice depuis trois ans, la famille est originaire de Grenoble et devrait y retourner définitivement, selon le quotidien. C'était la première fois que le garçon voyait un feu d'artifice. "C'est mon épouse qui a insisté pour y aller. Elle voulait lui faire plaisir, poursuit son père. Yannis était ravi, il sautait partout, il faisait le fou avec ses copains... C'était une belle soirée."
Roman Ekmaliyan, 56 ans
Géorgien d'origine arménienne, cet homme d'affaires vivait en Belgique. "C'était un homme très intelligent, dans tous les domaines, intéressé par l'histoire, la politique... C'était utile et intéressant de discuter avec lui", se souvient l'archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, Andrey Eliseev.
Christine Fabry, 67 ans, et Hugues Mismack, 49 ans
Cette femme et son compagnon étaient en famille. Ils venaient de Puget-sur-Argens dans le Var, à 75 km de Nice. La fille de Christine, Caroline Villani, 44 ans, a été blessée, et son fils cadet, 14 ans, est hospitalisé dans un état critique à Nice. L'aîné, André, 17 ans, est porté disparu, de même que son oncle, le frère de Christine, Bruno Villani, a indiqué à l'AFP Edith Blondel, adjointe au maire de Puget-sur-Argens.
Timothé Fournier, 27 ans
Ce buraliste parisien est mort en protégeant sa femme, enceinte de sept mois, qu'il a poussée sur le côté juste avant que le camion ne le percute, a raconté à l'AFP Anaïs, l'une de ses cousines. "C'était une crème de bonté, un jeune homme rêveur mais qui était toujours là pour sa femme et son futur enfant."
Edit du 27 juillet 2016 : Après vérification, la mort en héros de Timothé Fournier est une histoire inventée.
Emmanuel Grout, 48 ans
Ce commissaire de police était le numéro deux de la police aux frontières (PAF) des Alpes-Maritimes, en charge notamment de la gestion policière de l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Il n'était pas en service au moment de l'accident. Selon Le Point, il était venu assister au feu d'artifice avec sa compagne, elle-même commissaire de police, et la fille de cette dernière, avant d'être fauché par le camion.
Parmi les victimes, le commissaire adjoint de la PAF de Nice. Il était venu voir le feu d'artifice en famille. #AttaqueNice
— William Molinié (@WilliamMolinie) 15 juillet 2016
Mehdi H., 13 ans
Le jeune garçon était le fils d'un arbitre de football niçois qui a également perdu sa belle-sœur dans l'attentat. La sœur jumelle de Mehdi est dans le coma, a indiqué à l'AFP Gilles Ermani, président de la Commission des arbitres de la Côte d'Azur à la Fédération française de football.
Olfa Bent Souayah Khalfallah, 31 ans, et Killian, 4 ans
Cette jeune Tunisienne née en 1985 s'était installée à Lyon. Elle se trouvait avec son fils de 4 ans, Killian, au moment de l'attentat, selon le ministère tunisien des Affaires étrangères. La mort du petit garçon a été confirmée samedi à son père Tahar, qui le recherchait activement depuis la nuit du drame. "Il était vif. C'était une petite bouille toujours en train de rigoler. Il savait ce qu'il voulait. C'était un gamin joyeux, capricieux aussi", a confié Patricia Patapate, une amie, à Nice-Matin.
Bilal Labaoui, 25 ans
Ce Tunisien était originaire de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, selon le ministère des Affaires étrangères tunisien, qui a annoncé son décès sur Facebook. D'après Le Monde, il se trouvait en compagnie de son grand frère Walid lorsque le camion a surgi. Son frère, indemne, a veillé son corps toute la nuit.
Michaël Pellegrini, 28 ans, sa mère et ses grands-parents
Ce professeur d'économie exerçait au lycée privé des Récollets, à Longwy (Meurthe-et-Moselle). Sur Twitter, des élèves ont salué sa mémoire, en publiant des photos le montrant riant aux éclats dans sa salle de classe. "On perd un collègue. Ce n'est pas un manque, c'est un trou béant que l'on n'arrivera pas à reboucher de sitôt", a confié l'un de ses collègues.
#PrayForNice RIP à Michael Pellegrini, prof aux Récollets pic.twitter.com/Q9Q0QzjxIi
— Lisa ➰ (@LisaPiannini) 15 juillet 2016
Lors du drame, le jeune homme se trouvait avec six membres de sa famille. Cinq sont morts, relate Nice Matin. Parmi eux : sa mère, Véronique Lyon, assistante maternelle de 55 ans, et ses grands-parents maternels, François et Christiane Locatelli, 82 et 78 ans, selon le Républicain Lorrain. C'était "une famille estimée, connue, impliquée dans la vie associative", a déclaré Gérard Didelot, maire d'Herserange, localité de la banlieue de Longwy où ils vivaient.
Gisèle et Germain Lyon, 68 et 63 ans
Gisèle et Germain Lyon, sont les beaux-parents de Véronique Lyon (citée ci-dessus), précise La Dépêche du Midi. Agés de 68 et 63 ans, ils vivaient à Bram, dans l'Aude, et étaient "venus passer une soirée en famille", a raconté la maire de Bram, Claudie Méjean, sur la page Facebook de la municipalité. Leur fils Christophe, ancien président du club de rugby de Longwy, installé à Gattières, près de Nice, est le seul survivant de cette famille : il a perdu son épouse, ses parents, ses beaux-parents et le fils de son épouse, issu d'une première union, dans l'attentat.
Robert Marchand, 60 ans
Ce sexagénaire était président et entraîneur du club d'athlétisme de Marcigny en Saône-et-Loire, dont il était originaire, rapporte le journal Le Bien public. Marié et père d'une fille, il devait assister vendredi à un meeting d'athlétisme à Monaco avec d'autres membres de son club, sortis indemnes de l'attaque. Le maire de Marcigny, Louis Poncet, décrit "un homme très dévoué, qui portait les valeurs du sport et qui les inculquait à tous les enfants qu'il entourait. Il a porté notre petit club d'athlétisme à un haut niveau".
Natalia Otto, 57 ans
Cette Kazakhe d'origine russe résidait en Belgique. Elle était enseignante à l'école paroissiale d'Anvers, avait deux filles, dont l'une vivait à Nice. Philologue de formation, "Natalia était une femme très intelligente et gentille, très bonne, très croyante", selon l'archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, Andrey Eliseev.
Mino Razafitrimo, 31 ans
Cette assistante de direction était installée dans la région niçoise depuis 12 ans. Cette mère de famille originaire de Madagascar était venue assister au feu d'artifice avec ses deux enfants, âgés de quatre et six ans. "Tous deux ont survécu", a précisé à l'AFP un proche de la victime, qui précise que la jeune femme était une personne "joyeuse" et "très impliquée au sein de la communauté malgache de Nice".
Zahia Rahmouni, 70 ans
Cette retraitée algérienne, originaire de Constantine, dans l'est de l'Algérie, était en visite à Nice chez sa fille, selon les autorités algériennes. Sa fille et son petit-fils, présents aux côtés de la septuagénaire pour le feu d'artifice, ont échappé de peu à la mort. Quelques secondes avant le passage du camion, le petit garçon aurait en effet échappé à la vigilance de sa mère, qui aurait couru pour le rattraper, s'éloignant ainsi du lieu de l'accident.
Viktoria Savtchenko, 20 ans
La jeune fille étudiait à l'Université des finances auprès du gouvernement russe, à Moscou, a indiqué l'établissement dans un communiqué. La touriste russe se trouvait à Nice en vacances avec une amie, étudiante dans la même université. Cette dernière a été blessée aux jambes "sans que son pronostic vital ne soit engagé", d'après le site russe Novosti 24.
20-year-old student Viktoria Savchenko - Russian casualty in Nice attack https://t.co/Anr42x30tN
— Leonid Ragozin (@leonidragozin) 15 juillet 2016
Laurence Tavet, 49 ans, et ses deux petits-fils
Cette Française mariée à un Algérien originaire de Khenchela, a été tuée avec ses deux petits-enfants, dont Yanis, 7 ans, venus lui rendre visite pour les vacances, a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères.
Mohamed Toukabri
Ce quinquagénaire tunisien, originaire de Béja, dans le nord de la Tunisie, travaillait comme mécanicien à Nice, selon le ministère tunisien des Affaires étrangères.
Amie V., 12 ans
Amie était la fille d'un journaliste du magazine Ressources. Ce magazine, basé à Nice, a annoncé sur sa page Facebook la mort de l'adolescente : "Toute notre équipe est sous le choc. Les mots dont nous sommes censés être les spécialistes sont soudain vidés de sens."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.