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Attentat de Nice : le terroriste avait fait onze repérages sous l'œil des caméras de surveillance

Une enquête de Mediapart révèle les ratés de la vidéosurveillance, pourtant régulièrement vantée par l'ancien maire de Nice, Christian Estrosi. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Une femme rend hommage aux victimes de l'attentat de Nice (Alpes-Maritimes), le 19 juillet 2016.  (VALERY HACHE / AFP)

Enquête embarrassante de Mediapart (accès abonnés) pour la municipalité de Nice (Alpes-Maritimes). Dans un long article, publié vendredi 23 décembre, le site révèle que le conducteur du camion qui a fauché 86 personnes, le 14 juillet dernier, a réussi à faire de nombreux repérages sur la promenade des Anglais, filmés par les caméras de vidéosurveillance de la ville.

Citant un enquêteur de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), Mediapart affirme que Mohamed Lahouaiej Bouhlel a réussi à circuler à onze reprises sur la promenade pour préparer sa trajectoire. Et ce malgré les dispositifs de sécurité. Le site revient notamment sur un repérage effectué le matin du 13 juillet, la veille de l'attentat. La séquence, filmée par une caméra, dure cinq minutes. On y voit un semi-remorque de 19 tonnes s'engager sur la chaussée alors qu'un arrêté municipal interdit la circulation aux camions de plus de 3,5 tonnes. 

Derrière les caméras, "personne ne réagit"

Mohamed Lahouaiej Bouhlel hisse son véhicule sur le trottoir, "y avance à vitesse réduite et finit par se garer le long des barrières du bord de mer". Après une manœuvre, il tente de s'aligner face à la pergola et "essaie alors de passer en dessous". N'y parvenant pas, il effectue une marche arrière puis redescend du trottoir avant de reprendre sa route. 

"Durant cinq minutes, de façon manifeste, l’individu n’effectue aucune livraison aux hôtels et restaurants situés sur la plage en contrebas, écrivent les journalistes de Mediapart. Il ne fait rien à part enfreindre la loi municipale. La scène est immortalisée par une caméra vidéo. Mais au centre de supervision urbain (CSU) de la ville de Nice, personne ne réagit."

Estrosi veut porter plainte contre Mediapart

Tout comme personne n'a réagi le 11 juillet, jour du premier repérage. Ce jour-là, raconte Mediapart, le même véhicule "roule sur la promenade des Anglais, feux de détresse allumés". Il "fait mine de se garer puis repart" en effectuant un demi-tour sur le trottoir. Le lendemain, le camion roulera même à côté des joggeurs, sur une zone réservée aux piétons et sous l'œil des caméras. Encore une fois, personne n'interviendra. 

Contacté par Le Point.fr après la publication de cette enquête, Christian Estrosi affirme qu'il s'agit d'"une synthèse d'approximations dans le seul but de polémiquer". Le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur explique qu'il ne "laissera pas remettre en cause la compétence de ses agents de police municipale". Il envisage de porter plainte pour diffamation contre le site. 

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