Attentats : de nombreuses festivités annulées pour des raisons de sécurité
Après les deux attentats qui ont frappé le territoire français pendant le mois de juillet, de nombreux évènements ont dû renoncer à être organisés.
L'été 2016 n'est pas à la fête. Et de nombreux évènements festifs ont été annulés malgré les vacances. En cause ? Les deux attentats à Nice et à Saint-Etienne-du-Rouvray qui ont obligé les organisateurs à prendre des mesures de sécurité maximums. Des impératifs qu'ils ne sont pas forcément en mesure de respecter, alors les annonces d'annulation sont désormais légion.
Après l'attentat de Nice, les annulations de festivités se multiplient https://t.co/dzMuK36fTT #AFP pic.twitter.com/m9C9KNpz8K
— Agence France-Presse (@afpfr) 3 août 2016
En visite à Lyon (Rhône), mardi 2 août, pour rencontrer des militaires participant à l'opération Sentinelle, Jean-Yves Le Drian a justifié ces annulations en expliquant que ces contraintes étaient liées à une "situation de guerre". Pour le ministre de la Défense, "il faut interdire des manifestations si les normes de sécurité ne sont pas respectées. (...) Il faut que chacun comprenne que cette situation entraîne parfois des contraintes".
Lille
La braderie de Lille, prévue les 3 et 4 septembre, est annulée pour des raisons de sécurité. La maire de Lille Martine Aubry et le préfet du Nord l'ont annoncé, vendredi 5 août, lors d'une conférence de presse conjointe. "La sécurité maximale ne peut être garantie," explique Martine Aubry, "ce n'est pas un problème de responsabilité pénale, c'est un problème de responsabilité morale de la maintenir." L'an dernier, la braderie avait accueilli près de 2,5 millions de visiteurs sur 100 km d'étals avec 10 000 exposants.
A Marseille
Dans la cité phocéenne, la mairie de Marseille a décidé d'annuler le meeting aérien de la Patrouille de France prévu le 13 août, en raison de l'état d'urgence maintenu après les attentats de Nice. "En plein accord avec le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, et dans le cadre de l'état d'urgence, le maire (Les Républicains) de Marseille Jean-Claude Gaudin a décidé d'annuler le meeting aérien de la Patrouille de France prévu le samedi 13 août 2016", explique la mairie de Marseille dans un communiqué. Il y a dix jours, l'Etat islamique a publié une vidéo dans laquelle la ville de Marseille est explicitement citée pour la première fois comme une cible potentielle.
La Nuit des étoiles, qui devait se dérouler sur le site de l'observatoire à Marseille le 5 août, est également supprimée. "Nous recevons 400 à 500 personnes dans le noir complet, dans une impasse, donc ça fait un peu peur", a explique le médiateur scientifique du planétarium de l'observatoire, Richard Hamou. Le festival de cinéma en plein air du Panier, un quartier historique de Marseille, suit l'exemple de la Villette, à Paris, qui a annulé ses projections en extérieur.
A Paris
La direction générale de la Cité des sciences et de l'industrie annule elle aussi la 26e Nuit des étoiles prévue initialement le 6 août. L'institution culturelle explique que l'annulation est faite "en application du plan Vigipirate et des préconisations de la préfecture de police".
A Nice
La mairie de Nice, encore endeuillée, a décidé d'annuler la "Prom'Party", censée transformer en immense dancefloor la promenade des Anglais les 15 et 28 août. Si la ville attend la décision de la préfecture des Alpes-Maritimes "sur chaque événement, conformément à une nouvelle circulaire", la mairie annonce toutefois que certains événements futurs seront "redimensionnés pour être plus sécurisés". "Nous voulons préserver nos fêtes patrimoniales et traditionnelles", annonce la municipalité.
A La Baule
A La Baule (Loire-Atlantique), c'est la configuration du front de mer "semblable à celle de Nice", qui a décidé le maire Les Républicains Yves Métaireau à ne "faire prendre aucun risque au public et à ses administrés" et à annuler le feu d'artifice du 15 août. "Même s'il n'y a toutefois pas de menace avérée qui touche La Baule-Escoublac, il faut être vigilant, sans verser dans la psychose. Je ne doute pas que les Baulois comprendront cette mesure de précaution", déclare l'édile.
A Avignon
La mairie d'Avignon (Vaucluse) annule de son côté le spectacle pyrotechnique prévu le 25 août pour l'anniversaire de la libération de la ville, avec 30 000 spectateurs attendus au pied du pont. "Je ne doute pas que les Avignonnais comprendront cette mesure de précaution", a déclaré la maire socialiste de la ville, Cécile Helle.
A Collioure
Le traditionnel feu d'artifice du 16 août à Collioure (Pyrénées-Orientales) est lui aussi annulé pour raisons de sécurité, mais la ville a maintenu les autres festivités des fêtes de Saint-Vincent, qui attirent entre 80 000 et 100 000 personnes du 14 au 18 août.
A Grasse
Dans les Alpes-Maritimes, Grasse renonce à sa 70e fête du jasmin, qui devait accueillir plus de 5 000 visiteurs.
A Berck
Les organisateurs des Plages musicales de Berck-sur-Mer l'ont annoncé 48 heures avant l'ouverture. Le festival qui devait se dérouler du 4 au 7 août et attirer 1 000 à 8 000 spectateurs chaque soir est annulé. La tête d'affiche Michael Jones a estimé qu'il s'agissait d'une décision "irresponsable". "On est des artistes et on sait qu'on est en première ligne. Mais on n'a pas peur, nous. Il faut avoir le courage de dire à Daech qu'on n'a pas peur d'eux", a-t-il déclaré.
La Seyne-sur-Mer
Le feu d'artifice du 15 août est annulé, pour des raisons de sécurité. Il devait avoir lieu sur la plage des Sablettes. La municipalité a expliqué que ses effectifs de police municipale sont "largement insuffisants". Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs étaient attendus.
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